2014-11-20 13:50:00

Etre au service des migrants et des jeunes, une vocation


(RV) - Témoignage . Jusqu’au 21 novembre, l’Université urbanienne de Rome accueille le VIIe congrès mondial de la pastorale des migrants. Les échangent portent sur la « Coopération et [le] développement dans la pastorale des migrations ». Alors que le migrant étranger suscite souvent peur voire rejet, ce congrès entend promouvoir le potentiel des migrations pour les pays d’accueil et de départ. Il s’agit notamment de réfléchir à la manière la plus juste de répondre aux besoins matériels et spirituels des migrants… 300 participants venus de 93 pays du monde sont réunis. Ils sont évêques, prêtres, religieux ou laïcs, tous actifs dans la pastorale des migrants.

Écoutons le témoignage de Béatrice. Cette francilienne vit en Suisse, entre Soleure et Bâle, comme missionnaire laïque scalabrinienne. Elle vit sa vocation au service des migrants et des jeunes. Une mission qui porte ses fruits dans un pays pourtant réputé pour ses initiatives visant à limiter la venue d’étrangers :

Notre objectif n’est pas de changer la mentalité de toute la population mais donner la possibilité de rencontre directe entre jeunes suisses, jeunes immigrés, jeunes réfugiés. Là, il y a beaucoup de préjugés qui disparaissent et la découverte que nous sommes tous des êtres humains.

De quelle façon ça se fait concrètement ?

Nous avons la possibilité à travers nos insertions, nos professions d’avoir des contacts directs avec les réfugiés, d’avoir aussi des contacts directs avec des jeunes suisses qui se préparent à devenir enseignants. Nous essayons de lancer des ponts entre les jeunes suisses, des jeunes réfugiés et nous donnons la possibilité de rencontre directe. Et là, à travers ces rencontres directes qui sont préparées, accompagnées et réfléchies ensemble, il y a beaucoup de choses qui se passent : un changement de mentalité et reconnaître que nous faisons tous partie de l’unique famille humaine.

Chez qui ça fait le plus d’effets ? Chez les immigrés ou chez les jeunes suisses ?

Chez les jeunes suisses, chez les jeunes immigrés et chez les jeunes réfugiés. Se reconnaître tous en tant qu’être humain et faire l’expérience qu’il est possible de se rencontrer à la même hauteur. Donc, il n’y a pas celui qui accueille et celui qui reçoit. Il n’y a pas celui qui donne et celui qui reçoit mais on reçoit tous les uns des autres. En ce moment, c’est vrai qu’il y a surtout des jeunes érythréens catholiques qui participent aux rencontres parce qu’ils ont vraiment envie de rencontrer d’autres jeunes catholiques qui partagent avec eux l’approfondissement de leur foi. Il y a aussi des jeunes d’autres religions qui participent aux rencontres. En général, ce sont des jeunes qui croient en Dieu et qui sont ouverts. Ceux qui sont musulmans sont critiques envers l’instrumentalisation de la religion dans leur pays d’origine.

Pouvez-vous nous décrire les réactions des habitants ?

Il y a en a qui apprécient les actions pédagogiques. Il y en a qui apprécient le fait que l’Église soit particulièrement attentive à la réalité des personnes qui sont marginalisées. Oui, il y en a d’autres qui pensent qu’il y a trop d’immigrés, trop de réfugiés. Ce qui est important, je pense, c’est de découvrir ensemble que nous sommes tous des êtres humains et de former notre identité à l’autre avant tout parce que dans chaque autre s’identifie Jésus qui frappe à notre porte et qui nous dit « Je suis un étranger. Tu m’accueilles ? Ce que tu as fait au plus petit de mes frères ou de mes sœurs, c’est à moi que tu l’as fait ». La présence du Christ dans chaque être humain, du Christ crucifié et ressuscité dans chaque réalité qui motive l’engagement, qui nous pousse à chercher sa présence dans les drames de l’humanité. Il est présent dans les drames. Nous découvrons une présence d’amour et de grande humanité dans les personnes à l’écart de la société. La foi des personnes qui n’ont pas de perspectives dans la vie, qui ne sont pas accueillies est vraiment impressionnante.

Qu’est-ce que vous attendez de ce congrès ?

C’est un grand cadeau d’être ici, de pouvoir participer à ce congrès, entrer en dialogue avec les pays de départ et les pays d’arrivée, l’Église du pays d’arrivée et l’Église du pays d’accueil pour chercher ensemble comment traduire dans notre quotidien la pastorale migratoire. 








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