Les flux migratoires, une ressource, pas un problème

Les flux migratoires sont une ressource pour les communautés qui les accueillent, pas un problème. C’est le point de vue du président du Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement. Le cardinal Antonio Maria Vegliò s’est exprimé lundi soir à l’ouverture du septième congrès mondial sur la pastorale des migrants qui se déroule jusqu’à vendredi à l’Université pontificale Urbanienne de Rome, à l’initiative du Conseil pour les migrants. 300 experts de 93 pays ont été invités à discuter du phénomène sous l’angle de la coopération et de développement. Parmi eux, des représentants d’Eglises et autres confessions chrétiennes concernées par ce même défi, ainsi que des personnalités du monde politique, diplomatique et universitaire. En inaugurant les travaux, le cardinal Vegliò a reconnu que les flux migratoires engendraient aussi des problèmes sociaux, économiques, politiques, culturels et religieux.

Certains déplacements de population constituent de véritables urgences humanitaires qui interpellent la communauté internationale. Il s’agit d’un phénomène complexe et difficile à gérer au quotidien. En cette période de migrations sans précédent, les étrangers sont perçus avec méfiance et peur, hostilité et préjugés. Cependant, malgré les politiques restrictives et les obstacles évidents, des millions de personnes continuent à se déplacer. Il faut se rendre à l’évidence : le monde s’achemine vers une libéralisation croissante des flux. Selon le cardinal Vegliò les politiques migratoires mis en place par certains gouvernement pour décourager les candidats à l’immigration ont des effets pervers, elles augmentent le nombre de sans-papier, le trafic d’êtres humains et les réseaux de passeurs.

Le Conseil pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement lance un nouvel appel en faveur d’une politique de l’accueil et de la solidarité. Il faut miser sur la coopération et le développement et ne pas rejeter ceux qui quittent leur pays pour chercher de nouvelles opportunités. L’arrivée des immigrés apporte de nouvelles forces créatrices et productives et contribue à créer de la richesse. L’Eglise de son côté est appelée à répondre non seulement à leurs besoins matériels mais aussi à leurs attentes spirituelles. Les immigrés peuvent, quant à eux, coopérer au développement des Eglises locales et contribuer au développement de la fraternité.