2014-11-15 16:11:00

Le Salvador enquête toujours sur le massacre de 6 prêtres jésuites


(RV) Il y a 25 ans, dans la nuit du 16 novembre 1989, en pleine guerre civile au Salvador, six prêtres jésuites de l’Université Centraméricaine, étaient assassinés par des militaires ayant fait irruption dans le campus. Leur cuisinière et sa fille de 15 ans furent également tuées dans ce massacre qui causa une profonde indignation dans le monde entier ; un véritable carnage perpétré à l’aide d’engins explosifs.

A l’époque, dix ans après le coup d’Etat de 1979, l’armée réprimait toute opposition, allant jusqu’à exécuter des enfants, des vieillards et des femmes, dans un contexte de violence extrême. L’université fondée en 1965 par les jésuites était dans le viseur de la junte militaire d’extrême-droite, comme lieu de contestation et de conscience critique. Les Jésuites étaient engagés auprès des victimes civiles et des plus pauvres et tentaient de créer une nouvelle société.

Les responsables d’un bataillon d’élite de l’armée, entrainés aux Etats Unis, dont un colonel, furent mis en cause dans l’assassinat des jésuites. Mais en 1991, un jury acquitta sept des onze accusés. Deux ans plus tard, un rapport d’enquête des Nations Unies démontrait la compromission des plus hautes autorités de l’armée salvadorienne. La Compagnie de Jésus et l’Eglise salvadorienne n’ont jamais cessé de réclamer la lumière sur ces meurtres.

25 ans après, l’enquête se poursuit dans un contexte difficile marqué par la persistance d’une culture de l’impunité, entravée par la loi d’amnistie proclamée en 1993 qui interdit d’enquêter sur les faits passés. La nouvelle demande d’extradition des militaires mis en cause, émise par un juge espagnol, devrait pouvoir relancer la recherche de la vérité et de la justice.

Conformément au droit international, l’Espagne est en droit de mener des recherches et de poursuivre les coupables puisque cinq des huit victimes étaient espagnoles. L’université centraméricaine n’a cessé de répéter qu’elle était disposée à pardonner aux assassins et aux commenditaires de ces meurtres, mais cela suppose auparavant de connaître toute la vérité. 








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