2014-10-17 15:03:00

Message du Pape pour la journée mondiale de l'alimentation


(RV) Chaque année, le 16 octobre, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, célèbre la Journée mondiale de l'alimentation ; une journée qui a pour thème cette année : « agriculture familiale, nourrir le monde, préserver la planète ». A cette occasion, le Pape François a adressé un message au directeur de l’organisme onusien, un vibrant plaidoyer dans lequel il insiste sur la nécessité de changer « le paradigme des politiques d’aide et de développement », afin de promouvoir une authentique solidarité entre les personnes et les communautés.

Un paradoxe dramatique 

«Cette année encore, la journée mondiale de l’Alimentation se fait l’écho du cri de tant de nos frères et sœurs », qui en divers endroits du monde, manquent de nourriture, observe le Pape. Cette journée fait aussi réfléchir sur l’énorme « gaspillage d’aliments, la destruction de produits, la spéculation, au nom du dieu Profit », regrette François, avant de pointer du doigt ce « paradoxe le plus dramatique de notre temps » auquel nous assistons avec « impuissance et indifférence », comme si nous n’étions pas concernés.

Les progrès réalisés sont notables, remarque le Pape, mais la situation reste inquiétante, aggravée par la diminution des aides publiques au développement. Un autre aspect du problème est  encore absent des divers plans d’action élaborés : « ceux qui souffrent de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition sont des personnes, non des numéros », il est donc essentiel que leur dignité prime sur tout calcul économique, plaide François.

Reconnaitre le rôle de la famille rurale 

Le Pape s’attarde sur le thème choisi, celui de « l’agriculture familiale », un thème qui invite selon lui, à partir des personnes, des individus afin de pouvoir proposer de nouvelles formes de gestion. Mais il est surtout besoin  de « reconnaitre toujours plus le rôle de la famille rurale et de développer toutes ses potentialités », préconise le Pape. « La famille rurale est à même de répondre à la problématique des aliments, sans détruire les ressources de la création ». Il faut donc, selon le Pape, « apprendre de son expérience, de sa capacité de travail », de ce lien d’amour, de solidarité et de générosité qui existe entre ses membres », et qui est appelé à devenir un modèle social.

La famille, en effet, précise François, « favorise le dialogue entre les générations et pose les bases d’une vraie intégration sociale » ; elle a à cœur la cohésion entre les individus et les groupes sociaux. Il est donc appréciable de célébrer la famille dans ce contexte, mais les réflexions ne suffisent pas, prévient le Pape, elles doivent être suivies d’initiatives concrètes. « Défendre les communautés rurales (…) ne doit pas seulement être une stratégie, mais une action permanente », afin de faire participer les familles aux processus décisionnels, à leur fournir l’accès aux « technologies appropriées, à en étendre l’usage, toujours dans le respect de l’environnement ».

Le monde a besoin d'unité

Le monde a plus que jamais besoin d’unité, entre les personnes et les nations, la résolution des situations de conflits et de crises en dépend. Ces situations touchent de plein fouet les populations, hommes, femmes, enfants, personnes âgées, en manque de tout. « Nous avons envers eux, assure le Pape, des obligations de solidarité et de partage » et elles ne peuvent se limiter à la distribution d’aliments, « qui peut parfois se résumer à un geste technique », plus ou moins efficace. « Pour combattre la faim, il ne suffit pas d’assister avec des aides ceux qui vivent des situations d’urgence », insiste François. « il est besoin de changer le paradigme des politiques d’aide et de développement, modifier les règles internationales en matière de production et de commerce des produits agricoles, garantissant aux pays dans lesquels l’agriculture représente la base d’une économie (...) ».

« Jusqu’à quand continuera-t-on à défendre des systèmes de production et de consommation qui excluent la majeure partie de la population mondiale, lui interdisant même les miettes qui tombent de la table des nantis ? s’interroge le Pape. L’heure est venue de penser à de nouvelles idées de coopération, pour construire un futur de paix, aujourd’hui menacé par l’insécurité alimentaire ».

L’Eglise catholique veut prendre sa part, assure le Pape. Poursuivant ses activités caritatives sur tous les continents, elle « reste disponible pour offrir, illuminer et accompagner l’élaboration de politiques, et leur mise en application ».








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