2014-10-10 16:11:00

La première partie du Synode s'achève


La première partie du Synode, les interventions en Congrégation générale, s’est achevée vendredi soir. En tout 180 pères synodaux ont présenté leur rapport. Une synthèse sera élaborée et lue lundi matin par le cardinal Erdo, rapporteur général. Vendredi matin 15 auditeurs ont pris la parole, 14 laïcs et/ou couples et un religieux, avant les interventions des délégués fraternels dans la soirée. Les travaux vont se poursuivre au sein de dix carrefours linguistiques dont deux francophones. Ils auront la lourde tâche de proposer, voire même, selon l’experte libanais Jocelyne Khouery, « d’inventer » des solutions pastorales aux défis que représente la pastorale des divorcés remariés. Car si les thèmes abordés depuis lundi ont été nombreux et diversifiés en fonction des contextes locaux, c’est cette question, complexe et sensible, celle de l’accès à la communion des divorcés remariés, qui est au cœur de ce Synode. C’est sur ce point que cette assemblée est attendue, c’est sur ce point qu’elle sera jugée, les participants en sont conscients.

Depuis le début, dans la salle du Synode, plusieurs voix africaines se sont élevées pour dénoncer l’importation, voire l’imposition des modèles occidentaux incompatibles avec les cultures locales et la doctrine catholique. Un évêque a indiqué que des sommes colossales étaient dépensées dans les campagnes de planning familial et que des contraceptifs étaient distribués jusque dans les villages les plus reculés. Un autre a affirmé que des organisations internationales avaient menacé de suspendre leur aide si les gouvernements locaux refusaient de légaliser les unions entre personnes de même sexe. Santé reproductive, idéologie du genre… nous sommes soumis à une véritable offensive internationale, a lancé une mère de famille. L’Afrique a ses problèmes et ses préoccupations prioritaires qui ne sont pas ceux de l’Occident. Venus de tous les continents, des pères synodaux et des laïcs ont exhorté l’Eglise à s’engager davantage sur la scène publique pour défendre ses valeurs sur la famille, menacées par certaines législations et par l’ambiguïté des textes des Nations Unies. Une auditrice a regretté que le document de travail du Synode ne contienne qu’une référence timide au dialogue entre l’Eglise et les Etats et garde le silence sur l’urgence pour les catholiques de préserver leur liberté de conscience face aux institution politiques. Les pasteurs doivent parler haut et clair face aux opinions publiques pour défendre la dignité humaine et les droits de la famille. Et alors que la question de l’accès des divorcés remariés aux sacrements revient sans cesse sur la table et monopolise les échanges, alors qu’elle inquiète et divise, une auditrice a interpellé l’assemblée en affirmant qu’il y avait deux types de miséricorde : celle du Bon Pasteur qui soigne et donne la vie et celle du mauvais médecin qui couvre la blessure pour qu’on ne la voie pas ou qui calme la douleur sans soigner le mal.

Ce synode parviendra-t-il à concilier vérité et miséricorde et à réconcilier les points de vue ? Parviendra-t-il à préserver la doctrine tout en montrant que l’Eglise,  qui côtoie la réalité du péché, est proche de ses enfants en difficulté ? C’est tout l’enjeu d’un itinéraire qui, souligne-t-on, prendra le temps qu’il faudra.

Romilda Ferrauto








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