2014-10-06 17:38:00

Une experte témoigne de la situation des familles au Liban


(RV) Entretien - Plusieurs experts laïcs figurent parmi les auditeurs de ce Synode sur la Famille. Parmi les nombreux invités, une Libanaise, Jocelyne Khoueiry, membre de la commission épiscopale pour la famille et la vie de l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques du Liban. Il s'agit dèjà de sa deuxième expérience synodale, puisqu'elle avait participé à l'assemblée spéciale de 2010 sur les Eglises d'Orient.

Interrogée par Olivier Bonnel, elle évoque les défis de la famille dans le contexte spécifique du Liban, et dit sa joie d'avoir entendu des paroles d'apaisement et de communion venant du Pape en ouverture de ce Synode.

Je les ai reçus avec grande joie et avec ouverture car il est nécessaire de les entendre. On a tendance à se figer sur notre point de vue, notre façon de voir et parfois même notre situation particulière pour une faire une règle générale ou une théorie générale.

Quelles sont vos attentes particulières ? Qu’est-ce que vous allez dire de votre expérience ?

À vrai dire, c’est ma première expérience comme auditrice experte. L’autre fois, j’étais auditrice pour le synode pour le Moyen-Orient. Je pense que cette fois-ci, c’est différent. En vérité, j’attends le début du travail pour voir comment ça se passe et voir ce qu’on attend des experts.

Et vous êtes là aussi pour parler de l’expérience de la famille au Moyen-Orient et au Liban en particulier.

Bien sûr, je porterai avec moi la famille libanaise, la famille orientale mais surtout, notre expérience au centre Jean-Paul II de plus de 14 ans auprès des familles en difficulté. Nous avons un centre d’écoute et de psychothérapie conjugale et familiale et un service de soutien familial qui suit une méthode globale, une approche pluridisciplinaire assez profonde pour aborder la question de la famille en difficulté dans tous ses axes.

Ce matin, le Pape a demandé aux pères synodaux, à tous les participants de parler clair, en vérité. Vous trouvez que la parole de l’Église a parfois du mal à circuler ?

J’ai beaucoup aimé ce qu’il a dit. Ça peut aider les personnes qui pensent qu’il ne faut pas exprimer certains soucis et certaines façons de voir les choses en partant de situations particulières. Je ne pense pas qu’on est en train de remettre en question des principes ou des vérités déjà fixées et confirmées à la lumière de l’Évangile. Mais je pense que ce sont surtout les cas particuliers qui posent problème.

Si vous deviez faire une sorte de radiographie de la famille au Liban, comment vous la définiriez ?

La famille libanaise se trouve elle aussi entre deux extrêmes. Nous avons encore la famille traditionnelle, la famille qui est toujours unie et qui veille sur la dimension morale de la vie, des enfants, de l’éducation, etc. Mais nous avons aussi la famille « émancipée » qui se croit sur la même longueur d’ondes que la famille occidentale, qui se veut respectueuse des libertés mais qui est souvent malheureusement déboussolée. Nous avons les deux spécimens. Ce qui manque, c’est vraiment une pastorale dans le vrai sens du terme. Avant, c’était comme si on était tranquille du fait qu’on était une société traditionnelle. Mais à partir de la guerre et de la floraison des moyens de communication, les choses commencent à changer. Nous sommes donc alertés. 








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