Consignes du Pape avant l'ouverture du Synode sur la famille

(RV) Le Synode des évêques sur la famille est lancé. Il s’est ouvert par une concélébration eucharistique dans la Basilique Saint-Pierre ce dimanche. Pendant deux semaines, quelque 250 participants du monde entier, évêques, religieux et laïcs, se pencheront avec le Pape sur les « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ». Pour annoncer de manière crédible l’Evangile de la famille, a averti François, l’Eglise doit prêter l’oreille aux battements de notre temps, percevoir l’odeur des hommes d’aujourd’hui. Il souhaite que le travail du Synode produise des directives et des recommandations pour la pastorale des personnes et des familles. Romilda Ferrauto

Avant de se mettre à l’écoute des participants au Synode, le Pape François a voulu donner le ton de cette assemblée extraordinaire. Au cours d’une veillée organisée samedi soir par l’épiscopat italien, puis à l’homélie de la messe d’ouverture dimanche matin dans la basilique Saint-Pierre, il a livré sans détours le fond de sa pensée

« Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent ». Elles servent à « cultiver et à mieux garder la vigne du Seigneur ». D’où cette mise en garde contre le risque de décevoir « le rêve de Dieu ». Comme le rappellent les Ecritures, celui-ci se heurte toujours à « l’hypocrisie de quelques-uns de ses serviteurs », à la cupidité et l’orgueil qui ne manquent jamais. Le Pape François exhorte donc les pères du Synode à travailler avec « la sagesse qui va au-delà de la science, généreusement, avec une vraie liberté et une humble créativité ».

Entendre le cri du peuple

Dès samedi soir, le Souverain Pontife avait appelé les Pères du Synode à invoquer du Saint Esprit « le don de l’écoute » pour entendre avec Dieu « le cri du peuple ». Alors que ce synode, précédé de turbulences et de prises de paroles divergentes, se prépare à aborder des questions hautement sensibles, le Pape François a exhorté les participants  à être prêts à une « confrontation, sincère ouverte et fraternelle », et  à assumer la responsabilité pastorale des interrogations soulevées par les récentes mutations. Le Pape François est confiant, il se veut rassurant : il recommande la sérénité aux évêques car le Seigneur ne manquera pas de ramener l’unité. La collégialité épiscopale devra se manifester dans le discernement spirituel et pastoral, pour renouveler l’Eglise et la société, une Eglise réconciliée et miséricordieuse, pauvre et amie des pauvres, capable de surmonter les tourments et les difficultés qui lui viennent aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.

A 9 heures, tous les participants ont rendez-vous dans la salle du Synode autour du Pape François. Après le mot d’accueil du Secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, le cardinal hongrois Peter Erdo lira à la tribune le rapport introductif, appelé Relation ante disceptationem, rappelant les points à l’ordre du jour. Puis le débat général pourra commencer