2014-09-24 12:55:00

La capitale du Yémen contrôlée par la rébellion chiite


(RV) Entretien - Depuis mardi, Sanaa, la capitale du Yémen, est pratiquement sous le contrôle des rebelles chiites. Leur chef Abdel Malek al-Houthi a crié « victoire » et a « tendu la main » au parti islamiste sunnite Al-Islah, ennemi juré des rebelles chiites, et au Mouvement sudiste. Le président du Yémen a lui crié au complot. Pourtant dimanche soir les combattants chiites et le gouvernement avaient signé un accord, qui prévoyait la nomination d’un nouveau Premier ministre.

Depuis le départ négocié en 2012 de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, la transition politique est difficile au Yémen. Aujourd'hui les rebelles chiites sont-ils en train de s’emparer du pouvoir ? Pas tout à fait, répond Laurent Bonnefoy, chercheur en sciences politiques et spécialiste du Yémen, interrogé par Christelle Pire. Car si la rébellion attire de plus en plus de sympathisants, le pays reste profondément divisé.

La rébellion elle-même ne représente qu’une proportion assez faible de la population. Dans le même temps, il est certain que le succès de la rébellion et sa capacité à aller au-delà des soutiens traditionnels s’expliquent par le développement d’un discours qu’on peut qualifier de populiste qui est lié à la dénonciation de la corruption et puis, à une certaine impatience de la population en général face à la lenteur de la transition politique. Le Yémen a connu en 2011 une révolution et cette révolution tarde, d’une certaine manière, à se manifester concrètement du point de vue des Yéménites. Je ne pense pas que la population dans son ensemble irait soutenir le mouvement de rébellion. Particulièrement parce que le pays reste fragmenter. Au sud, il y a un mouvement sécessionniste qui est très puissant. À l’est, il y a des problématiques qui sont très différentes et qui aujourd’hui place Al-Qaïda comme la principale menace dans l’est du pays. 








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