2014-09-18 16:27:00

Au Nigéria, la torture dans la lutte contre Boko Haram


Amnesty international dénonce la torture au Nigéria. L’ONG a recueilli des centaines de témoignages pendant 10 ans. Aujourd’hui elle dévoile dans un rapport les méthodes de la police et de l’armée nigérianes. Violences sexuelles, arrachage des ongles ou des dents, décharges électriques : la torture est quasi-systématique dans la lutte contre Boko Haram. Les forces de l’ordre arrêtent des suspects, puis les torturent pour obtenir des preuves. Et cela, en toute impunité, puisque ces mauvais traitements ne sont pas condamnés par la loi, comme le dénonce Agathe Battistoni. Elle est chargée de campagne Torture et peine de mort au sein d’Amnesty international France

Des propos recueillis par Christelle Pire

La culture de la torture est un phénomène qui s’est vraiment institutionnalisé ces dernières années, à un point même que dans certains commissariats, il y a même un agent dédié à la torture. On l’appelle l’agent de torture. C’est son boulot. Lorsqu’un suspect arrive, il passe dans la salle interrogatoire qui a aussi le nom de salle de torture. Maintenant, la torture est le moyen numéro 1 pour obtenir des preuves pour faire avouer au plus vite un suspect et peu importe si la personne est vraiment coupable et a été lié à Boko Haram. On les arrête par prévention et pour avoir rapidement des preuves, on les torture. C’est ce phénomène d’impunité qui aujourd’hui nous inquiète particulièrement. Il faudrait que ce soit un crime dans la loi nigériane, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ca veut dire que de toute façon, quelqu’un qui  peut être reconnu coupable d’avoir commis des actes de torture, il ne peut pas être puni. Ce n’est pas prévu dans le droit nigérian. Les victimes n’ont jamais perçu d’indemnisation ni touché aucune réparation par rapport aux sévices qu’elles ont subis. Et elles le savent très bien. Il n’y a aucune chance que derrière, quelqu’un qui les ait torturées soit inquiété. 








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