2014-09-15 16:43:00

L'Onu prend le relais en Centrafrique


(RV) Entretien - En Centrafrique, les Nations unies ont pris lundi le relais. La Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine (Misca), qui était composée de forces africaine, française et européenne, laisse place à la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui est sous l’autorité de l’Onu. 

7 600 hommes, dont une grande partie sont déjà sur place avec la Misca, vont être déployés en RCA. A terme, cette forces onusienne comptera 12 000 soldats et policiers. Ils doivent aider la transition politique du pays, et surtout faire cesser les violences entre populations chrétiennes et musulmanes.

Pour Mgr Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque de Bangui, il était temps que les forces onusiennes remplacent la Misca. Mais ce sont surtout les Centrafricains eux-mêmes qui doivent trouver des solutions pour leur pays. Il est au micro de Christelle Pire

La M.I.S.C.A a apporté une solidarité africaine car les Centrafricains étaient en difficulté et ne pouvaient plus s’entendre dans les conflits internes. Ils s’entretuaient et la M.I.S.C.A est venue s’interposer pour permettre d’arrêter les tueries, les violations des droits de l’homme, les viols et les massacres à grande échelle. Et à ce niveau, il faut être reconnaissant car si elle n’était pas là, peut-être aurait on connu le pire. En même temps, la M.I.S.C.A, c’est une force africaine. Beaucoup de forces africaines ont des difficultés au niveau matériel. Tout ça a montré aussi les limites de nos forces. Voilà pourquoi il était temps qu’une autre force onusienne puisse prendre le relai.

Il y a toujours des violences dans le pays. Est-ce que les nouvelles forces qui sont aujourd’hui sous l’autorité de l’ONU seront plus capables d’apaiser les tensions ?

Les forces sous l’autorité de l’ONU peuvent être un milliard ou plus, si les centrafricains n’arrivent pas à prendre conscience que ce pays nous appartient et que nous sommes appelés à vivre ensemble, on ne pourra rien faire. Les forces sont là comme un appoint pour soutenir et surtout prêter main forte aux Centrafricains dans leur effort de réconciliation. Je pense que ces forces-là sont les bienvenues mais les premières réponses reviennent aux Centrafricains.

Il y a eu des manifestations qui demandaient aux français de l’opération Sangaris de quitter le pays avec le passage de relai à la MINUSCA. Les militaires français vont commencer à quitter la Centrafrique à partir de la fin de l’année. Est-ce que cela va aussi permettre de calmer le jeu ?

Je pense qu’il ne faut pas qu’on se trompe d’adversaire. Le premier ennemi, c’est nous-mêmes, les Centrafricains. Quand nous commençons à semer la haine, la vengeance et quand nous commençons à parler de médisance, c’est l’ennemi qu’on doit combattre. Certes, les autres qui sont venus ont eu leur limite et ils ne pouvaient pas faire face à tous nos problèmes et maintenant, nous cherchons parfois des boucs émissaires. Je ne veux pointer le doigt sur personne mais je le dis pour que nous, les Centrafricains, nous puissions nous remettre d’abord en question. Si ce qui est arrivé est arrivé, c’est d’abord nous, les Centrafricains, qui sommes en première ligne. Les Français qui sont venus ont accompli une mission. Il y a des moments où la Sangaris a joué un grand rôle. Il y a deux semaines, il y a eu un accident de voiture. Sangaris est parti avec l’hélicoptère pour prendre les gens et les amener dans les hôpitaux. Ils ont sauvé des vies. Il ne faudrait pas se voiler la face. Il faut dire la vérité, ils ont apporté quelque chose. Maintenant, s’il y a eu des bavures, c’est autre chose, c’est humain. Mais il ne faudrait pas s’arrêter là ; il faut plutôt voir la mission qui a été confiée et ce qui a été réalisé. C’est plutôt permettre à la Centrafrique de se stabiliser et de préparer la mission onusienne qui vient d’arriver. 








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