Drame de Beslan : que sont devenus les enfants dix ans après ?

(RV) Il y a dix ans, 334 personnes dont 186 enfants étaient tués dans l’attaque terroriste d’une école de Beslan, dans le Caucase russe. Le jour de la rentrée des classes, des séparatistes tchétchènes avaient pris en otages plus de 1 000 enfants, parents et professeurs et menaçaient de faire exploser le bâtiment. Pendant trois jours, ils sont restés sans boire, ni manger. Le 3 septembre, après une explosion, le commando avait tiré sur les otages et les forces russes avaient donné l’assaut.

Pour témoigner son soutien aux habitants de Beslan, le Pape François a demandé à un prêtre italien de leur porter un message. Le père Paolo de Carli, un religieux carme qui s’est investi pour aider les victimes, était mercredi sur les lieux du drame pour la commémoration.

Dix après cette tragédie que sont devenus les enfants de Beslan ? Les précisions d’Audrey Radondy 

Difficile d’oublier ces images, des enfants assoiffés, en sous-vêtements, blessés, fuyant l’horreur dans un nuage de poussière. Des parents en larmes, tenant dans leurs bras le corps de leur enfant. Les négociations ont échouées et les forces spéciales russes ont donné l’assaut. Dix ans après, Beslan porte encore le deuil de ces trois jours de cauchemar. La rentrée n’a jamais plus lieu le 1^er septembre, les enfants qui ont survécu essayent d’oublier leurs souffrances. Ils ont retrouvé le sourire, ils étudient et d’autres sont devenus parents. Et il y a ceux handicapés à vie, qui ont perdu un œil ou dont les tympans sont perforés. Mais le traumatisme est parfois trop lourd pour simplement vivre au quotidien. Quelques enfants de Beslan, sont aujourd’hui encore dans des maisons psychiatriques.

Qui est responsable ?

Leurs familles attendent toujours des explications. Pour avoir des réponses, des mères écrivent au seul terroriste qui a survécu après l’assaut. Mais l’homme, refuse de répondre. Il purge aujourd’hui une peine de prison à vie. « Je ne me sens pas coupable pour toutes ces femmes et ces enfants qui sont morts », a-t-il déclaré dans un documentaire de la chaîne de télévision Russia Today. Des associations, Voix de Beslan et Mères de Beslan, s’interrogent : l’intervention des forces spéciales russes était-elle adaptée ? Des terroristes se sont-ils échappés ? En 2006, une commission d’enquête du Parlement russe a conclu à l’entière responsabilité des terroristes pro-tchétchènes. Mais les familles ne peuvent pas, ne comptent pas tourner si rapidement la page. Une plainte a été déposée en 2007 devant la Cour européenne des droits de l’Homme, elle sera examinée à l’automne.