2014-08-29 15:44:00

Peut-être un signe d'espérance pour les chrétiens d'Irak


(RV) Témoignage -  Un signe d’espérance, peut-être, pour les chrétiens d’Irak : environ 500 familles, sur 1 200, ont pu retourner cette semaine dans le village d’Alqosh, où les peshmergas kurdes, aidés par des miliciens chrétiens, sont parvenus à repousser les assauts des jihadistes de l’État islamique. Les jihadistes ne sont pas entrés dans la ville mais Alqosh a été totalement vidée. Les frappes américaines semblent bien avoir freiné leur progression. L'armée américaine a mené une centaine de frappes aériennes dans le nord de l'Irak depuis le 8 août dernier.

Mais la peur persiste et la plupart des chrétiens préfèrent rester dans la province du Kurdistan, qui concentre l’essentiel des camps de réfugiés et où ils se sentent plus en sécurité, malgré des conditions sanitaires difficiles. « Ils vivent sous des tentes, par plus de 50 degrés. La grande majorité ne mangent pas très bien, dans certains camps ils n’ont souvent qu’un seul repas par jour. Il y a les difficultés physiques et psychologiques, beaucoup de familles savent qu'en ce moment même, leurs maisons ont été visitées, volées et certaines ont été brûlées », explique Faraj-Benoit Camurat, président de l'association Fraternité en Irak. 

Les maisons et les égouts piégés

Nous l'avons joint sur place à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Il est lui-même de retour d’Alqosh et témoigne du courage des réfugiés, qui continuent toutefois à craindre une nouvelle offensive de l’État islamique. « Ils savent que les jihadistes sont à environ 20 kilomètres de là. Ils craignent donc une nouvelle invasion », précise Faraj-Benoit Camurat. Les familles d'Alqosh pensent aussi aux autres chrétiens qui n’ont pas pu rentrer chez eux. Et les informations entendues par le président de Fraternité en Irak sont loin d'être rassurantes. « Des villes qui ont été prises par l’État islamique comme Batnaya au nord de Mossoul, ont été partiellement pillées. Les jihadistes sont venus avec des camions pour les vider. À Tel Kaif, à quelques kilomètres de là, il semblerait que les maisons et les égouts ont été piégés, et on nous a dit qu'il y a la même chose à Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne du pays ». 

Selon lui, les frappes aériennes ont permis de gagner du temps, mais pas de résoudre le problème. « Il faut envoyer une force de paix internationale sous mandat de l’ONU, pour reprendre la plaine de Ninive et protéger ces populations civiles contre l’État islamique. Les réfugiés nous le répètent en permanence, ils veulent rentrer chez eux. » Faraj-Benoit Camurat insiste aussi sur le fait que l'aide humanitaire doit se renforcer et arriver jusque dans les camps. Le président de Fraternité en Irak appelle aussi à ne pas oublier les autres minorités comme la communauté Chabak.

Faraj-Benoit Camurat, président de l'association Fraternité en Irak, interrogé par Cyprien Viet








All the contents on this site are copyrighted ©.