2014-08-27 13:02:00

Père Ziad Hilal : "La Syrie est oubliée des médias"


(RV) Entretien- La commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie a rendu public ce mercredi un rapport-choc sur les violations des droits humains les plus élémentaires dans ce pays déchiré par une guerre civile depuis trois ans.

Exécutions publiques, décapitations, amputations et châtiments  corporels : ce n’est là qu’un aperçu des différentes pratiques en cours dans les zones contrôlées par l’Etat islamique. Les civils, y compris les enfants, sont « invités » à assister à ces sordides spectacles. Les corps des personnes tuées sont exposées à la vue de tous pendant des jours ; le but recherché ? terroriser la population.

Ce rapport de 45 pages décrit les décapitations de jeunes adolescents d’ à peine 15 ans, la flagellation d’hommes coupables d’avoir fumé, et de femmes dont le seul crime a été de ne pas s’être couvert le visage. Les jihadistes seraient en outre en train de recruter de jeunes enfants âgés tout au plus  d’une dizaine d’années, pour les envoyer au combat, ou les transformer en kamikazes.

L’ONU accuse également les autorités syriennes d’avoir fait l’usage, en avril dernier, d’armes chimiques, notamment au chlore, contre les populations civiles, lors de largages de barils d’explosifs sur trois villages au nord du pays, et ce, en huit occasions. La commission d’enquête exhorte donc la communauté internationale à imposer un embargo sur les armes qui arrivent sur le territoire, qu’elles proviennent d’Etats ou de groupes, qu’elles soient à destination des forces loyalistes ou des rebelles.

Dans ce contexte dramatique, l’Eglise continue à agir auprès des civils, aujourd’hui réduits à bout de force. Le père jésuite Ziad Hilal, du centre jésuite pour les réfugiés de Homs, en a témoigné lors du meeting de Rimini ; interrogé par nos confrères de la rédaction italienne, il déplore le silence des médias sur la Syrie :

Je pense que la communauté internationale a oublié la Syrie. On n’en parle plus dans les médias, -à la télévision, sur les journaux-, et je pense pourtant qu’il est important d’en parler aujourd’hui, pour la Syrie, pour la paix et la réconciliation, pour arriver à une résolution de nos problèmes. Il est très, très dangereux de laisser les Syriens vivre cette guerre les uns contre les autres. En Syrie, on le sait, il y a de nombreuses religions, de nombreuses ethnies, et il est important d’avoir un dialogue, parce que notre objectif ultime est d’avoir la paix pour notre peuple, parce que tout sera détruit avec cette guerre qui continue chaque jour.

Quel est votre engagement à Homs ?

Nous avons trois centres humanitaires : un pour distribuer nourriture et autre, un pour l’instruction, un qui apporte une aide sociale et psychologique aux enfants. Un autre enfin pour les personnes handicapées. Les centres à Homs sont environ 4 avec environ 80 enfants handicapés, et de nombreux volontaires. Nous travaillons pour toutes ces personnes, en ces temps si difficiles.

 








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