Les chrétiens de Libye au milieu du chaos

(RV) En Libye, les églises se vident, mais il reste un petit groupe de chrétiens qui veut aller de l’avant. Le vicaire apostolique de Tripoli, Mgr Giovanni Martinelli l’a indiqué à l’agence vaticane Fides. Il faut compter de 300 à 400 personnes, précise-t-il, essentiellement des philippins et des africains qui font des petits boulots, en particulier dans le bâtiment. Le clergé tente aussi de résister pour offrir une assistance à cette petite communauté qui vit dans la crainte, alors que le désordre règne dans le pays livré aux milices armées qui règnent en maître, terrorisent la population et s’affrontent entre elles.

Dans la capitale libyenne, Mgr Martinelli passe des nuits blanches à cause des explosions et des combats. Le Parlement élu et l'exécutif provisoire, exilé à Tobrouk dans l’est du pays, est défié par les islamistes qui veulent former un gouvernement alternatif. On manque de carburants, les coupures de courant sont fréquentes, elles peuvent durer jusqu’à 10 heures et entrainent de lourds désagréments, les privations sont le lot de toute la population, raconte le Vicaire apostolique. Avant le renversement du régime Kadhafi, la Libye comptait quelque 40 000 catholiques. Les expatriés occidentaux, cadres des sociétés étrangères, bénéficiaient d’une certaine liberté. Depuis la plupart sont partis. Aujourd’hui, la  situation des chrétiens apparait encore plus sombre. S’il n’y a pas d’attaques systématiques ou d’hostilité déclarée, le climat est délétère. En février dernier, 7 jeunes travailleurs coptes, qui avaient une croix  tatouée sur leur poignet, ont été assassinés. Le petit cimetière chrétien de Tripoli a été saccagé.

Le Vicaire apostolique Giovanni Martinelli demande que l’on prie pour les Libyens, car, dit-il, seule la prière peut nous donner la force de surmonter ces épreuves. Selon l’ONG portes ouvertes, la police surveille les églises des expatriés, Certaines se sont vu retirer la permission de poursuivre leurs activités. (Avec agences)