2014-08-19 16:38:00

Trois évêques birmans dénoncent les atrocités dans l'état Kachin


(RV) En Birmanie, trois évêques catholiques ont lancé un appel à la cessation immédiate des hostilités dans les régions ravagées par la guerre civile et en proie au trafic de stupéfiants et des êtres humains. Ces conflits ethniques ont fait plus de 200 000 déplacés depuis 2011 et des milliers de morts, en particulier dans l’Etat Kachin où des combats opposent l’armée régulière aux insurgés.

Dans une longe déclaration, les évêques évoquent les personnes innocentes tuées et enterrées dans des fosses communes, les déplacés entassés dans des camps dans des conditions indignes et inhumaines, les centaines de femmes kachin innocentes et sans ressources cédées comme des marchandises à des trafiquants d’êtres humains et vendues comme esclaves, même au-delà des frontières birmanes. La guerre a favorisé la circulation de la drogue dans les zones kachin. La mafia a le champ libre et des centaines de jeunes sont aujourd’hui toxicomanes. Selon les militants des droits de l’homme, la police et l’armée birmanes ont systématiquement recours à la torture contre des civils.

Le fédéralisme pour protéger les minorités

Habituellement discrets, peu habitués à s’exprimer sur la place publique, les trois évêques birmans n’hésitent pas à parler de génocide croissant de toute une génération, comme s’il y avait une volonté de détruire la jeunesse du peuple Kachin. Ils s’adressent à tous les acteurs du conflit pour leur demander de chercher une solution politique durable, sous la supervision de la communauté internationale, et de rétablir la paix basée sur la justice.

Toutes les tentatives pour s’emparer des terres ancestrales des minorités ethniques doivent être stoppées immédiatement. Selon eux, le problème kachin, comme celui des autres ethnies, pourrait être résolu par l’instauration d’un véritable fédéralisme qui reconnaîtrait les lois coutumières ethniques et assurerait l’intégrité de l’identité ethnique, de la culture et des ressources. Une porte semble s'entrouvrir puisque selon l'agence Misna, le gouvernement birman aurait accepté d’instituer un système de gouvernement fédéral en donnant une plus grande autonomie aux états ethniques. Selon l'agence, c’est la première fois que le gouvernement a accueilli une requête de la part de groupes ethniques dans l’optique d’une union fédérale, un pas en avant qui pourrait être décisif. 

L’Eglise birmane, avec l’aide de la communauté internationale et d’organisations locales a pu secourir plus de 75 % des victimes de la guerre. Mais la paix est toujours incertaine. (Avec Eglises d’Asie et Misna).








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