2014-08-06 16:04:00

Une journée de prière pour la paix et les chrétiens en Irak


(RV) Entretien - Une Eglise qui veut montrer son unité pour soutenir celle de l’Irak : voilà l’idée qui est derrière la journée de prière pour la paix en Irak organisée par l’association Aide à l’Eglise en Détresse (AED). Née dans la foulée de l’appel du Pape François lors de l’Angélus du dimanche 27 juillet, cette initiative est accompagnée par le patriarche des chaldéens Mgr Louis Raphaël Sako qui a rédigé la prière et a envoyé une lettre à ce sujet au Pape François.

Mgr Sako demande à la communauté internationale d’agir concrètement, car il en va « de la survie même » des chrétiens d’Irak. Il appelle le monde à une « prise de conscience » et des « actions concrètes » car la solution se trouve, selon lui, « uniquement entre les mains de la communauté internationale », en particulier celles des puissances qui ont à ses yeux « une responsabilité humaine et morale ». Elles doivent « exercer leur pression de façon vigoureuse » sur ceux qui « soutiennent économiquement » l’Etat islamique, écrit-il. Amélie de la Hougue, responsable du service d'information de l'Aide à l'Eglise en Détresse, présente cette initiative à Hélène Destombes 

Cette initiative est née de l’appel du Saint-Père qui, lors de l’angélus du 27 juillet, a exhorté à mettre un terme à la violence en Irak. C’est cet appel très fort et pressant qui nous a donné l'idée d'une journée mondiale de la prière. Et bien sûr aussi la situation dramatique que vivent actuellement les chrétiens d’Irak, expulsés de chez eux par l’État Islamique. Ces deux éléments nous ont amené à contacter Mgr Sako et à décider ensemble d’une journée mondiale de la prière pour la paix en Irak. Mgr Sako a été tout à fait ouvert et a été vraiment partie prenante de cette initiative puisqu’il a rédigé lui-même la prière. Il nous a vraiment encouragés.

Cette journée concerne les chrétiens du monde entier mais pas seulement. Elle concerne également les autres communautés, en particulier les communautés musulmanes.

Oui, l’idée de cette journée mondiale, c’est de sensibiliser tout le monde, de sensibiliser les chrétiens et aussi les fidèles des autres religions, y compris les communautés musulmanes parce qu’on sait qu’elles souffrent terriblement de la situation sur place. Eux aussi ont eu une lettre mise sur leurs maisons. Eux aussi ont fui cette ville de Mossoul. Comme les chrétiens, ils souffrent aussi de la faim, de la chaleur et de la soif. Sur place, l’Église accueille énormément de musulmans dans leurs bâtiments, sans faire de distinction entre chrétiens et musulmans. Donc, c’est vraiment un appel qui est fait « aux hommes de bonne volonté » selon les mots de Mgr Sako. « Tous ensemble et d’une seule voix montrer notre unité pour prier pour l’unité en Irak ». C’est croire à la force de la prière, à cette force de l’unité ensemble.

La situation est particulièrement préoccupante en Irak mais dans ce chaos, on a vu des gestes de solidarité, une grande fraternité entre chrétiens et musulmans. Est-ce un signe d’espérance ?

C’est sûr que ces signes-là existent. Mgr Nona, archevêque de Mossoul témoignait que des musulmans s’étaient avancés pour protéger les églises de Mossoul lorsque les chrétiens ont été expulsés la première fois, le 10 juin. Il y a vraiment des gestes de solidarité et hier encore, Mgr Sako nous a prévenu qu’il y avait eu une veillée de prière à Bagdad qui a réuni des musulmans et des chrétiens afin de prier pour la paix en Irak et la protection des chrétiens en Irak. Il y a une vraie communion qui est là. Après, la situation reste malgré tout extrêmement précaire. L’État Islamique est très alarmant pour les chrétiens, comme pour d’autres communautés musulmanes.

Pour quelle raison avoir choisi cette date du 6 août ?

Le 6 août a été choisi parce que c’est la fête de la transfiguration et que c’est une fête, selon les mots de Mgr Sako « de la métamorphose des cœurs ». On prie essentiellement pour deux choses aujourd’hui. Nous demandons que la lumière de Dieu qui est apparue lors de cette transfiguration renforce ceux qui souffrent et qu’elle incite les dirigeants à sacrifier leurs intérêts personnels pour un intérêt général, un bien commun.  








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