2014-08-05 14:13:00

Un site philanthropique dédié aux héros anonymes


Face à une période de mutations sans précédent, la famille franciscaine s’est mobilisée cet été pour chercher de nouveaux modes de vie. Une nouvelle façon d’appréhender le monde plus respectueuse de l’environnement et du bien-être de chacun. La Première Université d’été franciscaine dans le Sud-ouest de la France a réunis des chefs d’entreprise, des responsables religieux et des acteurs de terrain, comme Frédérique Bedos. Journaliste, elle a lancé en 2010 sur internet le Projet Imagine, un média 100% philanthropique dédié aux héros anonymes. Elle revient sur cette initiative avec Audrey Radondy.

Cela fait vingt ans que je fais du journalisme un petit peu partout dans le monde. En 2008, j’ai porté un regard critique sur le monde des médias d’aujourd’hui, en particulier sur le monde de la télé. J’ai remarqué que les trois quarts du temps, les médias montrent le pire de nous et diffusent une espèce de caricature mensongère qui donne l’impression que tout est foutu, que nous sommes des monstres et que cela ne sert à rien d’essayer de se battre pour changer le monde. Je me suis dit que finalement, j’aimerais parler du meilleur. Et à ce moment-là, toute l’histoire de mon enfance est remontée à la surface. Ce fût une enfance un petit peu particulière puisque j’ai été élevée par un couple qui avait adopté une vingtaine d’enfants du monde entier ; des enfants qui étaient véritablement « les inadoptables », des enfants dont personne ne voulait, qui avaient déjà eu des parcours de vie assez chaotiques et qui portaient des traumatismes assez forts. Finalement, c’est cet amour que nous avons reçu et cette expérience de vie assez atypique qui nous a relevés et sauvés. C’est à ce moment-là que je me suis dit que les personnes comme mes parents sont véritablement des héros modernes de l’ombre, et des héros dont personne ne parle. À mon avis, il y a pas mal de gens comme cela. Il y a beaucoup de héros autour de nous mais nous n’en avons pas conscience car personne ne nous en parle. Et c’est là que je me suis dit que mon média devra parler du meilleur de nous, de ces fameux héros, de ces personnes qui vont au-delà de leur destin personnel pour aller se pencher vers l’autre, essayer de trouver des solutions et essayer de les aider et de les sauver.

Comment avez-vous donc trouvé vos premiers héros ?

J’ai toujours été assez engagée et j’ai repéré quelques dizaines de héros autour de moi qui font des choses formidables. Dès que je me suis lancée dans l’aventure, les gens ont commencé à me dénoncer leurs héros grâce aux réseaux sociaux et aux sites internet. Il y a une grande campagne de dénonciation et c’est mondial parce que les héros « Imagine », il y en a dans le monde entier.

On diffuse un message très universel. On parle du cœur et de l’amour qu’on peut diffuser. Attention, je ne parle pas d’héros ordinaires. Ce sont véritablement des héros extraordinaires.

Soit on est héroïque, soit on est ordinaire. Pour moi, ça ne va pas ensemble. C’est incroyable de voir ces personnalités qui nous bluffent complètement et c’est juste incroyable qu’on n’en ait jamais entendu parler. C’est là qu’on se rend compte de la malhonnêteté de ce qui nous entoure, de ces médias qui nous diffusent finalement un tableau très mensonger.

Depuis que le projet « Imagine » a été lancé, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Il faut savoir que tout le monde travaille bénévolement pour le projet « Imagine ». Tous les jours, de nouvelles personnes me contactent pour me dire qu’ils sont ingénieurs du son, caméramans, producteurs, etc. Ils viennent donner de leur compétence et de leur temps. Pour l’instant, c’est le seul moyen car nous avons très peu de moyens et surtout, nous redistribuons les finances qui proviennent de dons particuliers. D’un côté, nous faisons le portrait de ces héros qui sont les porteurs d’associations, d’ONG et de mouvements. De cette manière, nous leur fournissons un outil de communication qui va leur permettre de parler de leurs actions et peut-être aussi de trouver des financements et des aides. Au bout de la boucle, nous donnons des coups de pouce financiers aux héros qui en ont le plus besoin. Donc, nous sommes un média mais en même temps, nous sommes une ONG. Nous avons une double casquette. C’est très beau de voir que tout cela est sans limites.

C’est-à-dire que c’est une aventure humaine où chacun vient apporter sa compétence mais aussi son imagination, d’où le projet « Imagine » et ces portraits montrent les mille et un visages de l’engagement et de l’amour en action.

Vous nous dites que votre média va en contre-sens de ce qui peut être proposé en général, avec ce message d’espérance. Est-ce que vous avez eu des retours de médias un peu plus traditionnels ?

Oui et non. Pour l’instant, ce n’est pas évident. Les médias qui sont vraiment traditionnels ne sont, pour l’instant, pas du tout ouverts. Par contre, avec les médias qui ont toujours été engagés vers des messages d’espérance et de qualité, ça se passe plutôt très bien. Maintenant, cela n’empêche pas que c’est un combat de David contre Goliath. Mon idée, c’est d’avoir véritablement de l’impact. Pour moi, le rôle principal du média, c’est d’informer et de cultiver. On ne peut pas faire mission plus noble. Mon idée n’est pas de diaboliser les médias. Les médias, c’est un outil. C’est simplement de faire comprendre qu’aujourd’hui, il s’est un peu perdu en route. Son premier rôle n’est plus d’informer et cultiver mais plutôt faire de l’argent. Et nous sommes un peu la chair à pâté de ce système. Il devient donc prioritaire et nécessaire de remettre les médias à notre service.

Et pour terminer, avez-vous quelque chose à ajouter ou un message à lancer ?

Si vous allez voir «  leprojetimagine.com », que vous aimez nos films et que vous avez envie de nous aider, nous avons besoin de votre aide : que ce soit de l’aide financière, de l’aide au niveau des réseaux sociaux, d’en parler autour de vous, ou de nous dénoncer vos héros en nous écrivant sur le site ou sur les réseaux sociaux. Nous cherchons surtout à réaliser une grande contagion.

Nous avons véritablement chacun une mission. Nous avons des choses à faire pour changer le monde. Et il ne faut pas vous désespérez en vous disant que ce sera une goutte d’eau dans la mer.

C’est avec des gouttes d’eau qu’on fait la mer.  Le logo du projet « imagine », c’est le colibri parce que justement, il fait sa part. Et c’est exactement ce que nos héros font. Chacun fait sa part. C’est comme ça que le monde changera. Et je vous rappelle la phrase de mère Teresa : « le tout, ce n’est pas de faire de grandes choses, c’est de faire de petites choses mais avec un grand amour »

 








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