Pas de Nord-Coréens lors du voyage du Pape en Corée du Sud

(RV) Aucun catholique nord-coréen n’assistera à la messe de réconciliation que le Pape François célébrera le 18 août lors de la dernière journée de son voyage apostolique en Corée du Sud. L’Association des catholiques (nord)-coréens (KCA) a envoyé une lettre au Sud pour signifier l’absence de Nord-Coréens alors qu’ils avaient été invités le 26 mai dernier par l’Eglise catholique sud-coréenne à participer à cette visite pontificale. C’est ce qu’a indiqué un membre de la Conférence épiscopale sud-coréenne.

La KCA justifie cette décision par le lancement de manœuvres militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud coïncidant avec la « messe pour la paix et la réconciliation » que le Pape François présidera en la cathédrale de Myeong-dong, à Séoul. Dans ces circonstances, « le Nord juge difficile d'accepter l'invitation ». 

Selon une source d’AsiaNews, ce refus formulé par la KCA ne clôt pas l’affaire. « Le Nord attend toujours le dernier moment pour prendre une décision définitive. Et le fait que ce soit l’Association qui ait répondu et non le gouvernement laisse un mince espoir de voir une délégation nord-coréenne à la messe du 18 août ». 

Des représentants de l’archidiocèse de Séoul et de la Conférence des évêques catholiques de Corée s’étaient rendus en Chine à la mi-mai pour transmettre leur invitation à un groupe de catholiques du Nord. En un premier temps, les autorités de Pyongyang semblaient vouloir considérer cette invitation avec attention. Le 21 mai, l’archevêque de Séoul, qui est également administrateur apostolique de Pyongyang, avait posé un geste historique et sans précèdent : il s’était lui-même rendu brièvement en Corée du Nord dans la zone industrielle frontalière de Kaesong où des entreprises emploient des Coréens du Nord et du Sud. A cette occasion il avait exprimé l’espoir de pouvoir continuer le dialogue entre les deux Corées afin de promouvoir la paix. 

Selon un récent rapport de la Commission de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Corée du Nord, les chrétiens pratiquant leur foi en dehors de l'association officielle s'exposent à des persécutions pour crime politique. Aujourd’hui, une seule Eglise existe officiellement à Pyongyang. Les prêtres sud-coréens, autorisés deux ou trois fois par an à franchir la frontière pour apporter une aide humanitaire, y célèbrent parfois la messe devant une assemblée sélectionnée par les autorités locales lors des rares missions dans le Nord. 

Même si le mur qui divise les deux Corées ne semble pas prêt à s’effondrer, l’Eglise sud-coréenne maintient son engagement en faveur de la réunification de la péninsule. Elle a mis sur pied une commission spéciale pour la réconciliation qui gère un programme d’aide humanitaire en faveur du Nord tout en s’efforçant de réévangéliser les Nord-Coréens. Cette commission accueille ceux qui parviennent à fuir la Corée du Nord et qui arrivent dans des conditions épouvantables. Dans ce contexte, la visite de l’évêque de Rome représente une opportunité extraordinaire. (avec agences)