Des réfugiés livrés à eux-mêmes dans le chaos libyen

(RV) A Tripoli, la France a évacué ses ressortissants en raison de la dégradation de la situation dans le pays. Plusieurs autres pays européens, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Italie, ont également enjoint leurs ressortissants de quitter le pays. Les dirigeants allemand, américain, italien, français et britannique ont "réclamé" lundi "un rôle plus important de l'ONU dans la crise libyenne.

Dimanche, un incendie a été déclenché dans la capitale par l'explosion d'une roquette sur un réservoir contenant plus de 6 millions de litres de carburant. Le réservoir se trouve sur un site de stockage contenant au total plus de 90 millions de litres de carburant outre un réservoir de gaz naturel. Les premiers canadairs italiens sont arrivés  pour aider à stopper cet incendie.

Ce dépôt de stockage d'hydrocarbures est situé sur la route de l'aéroport de Tripoli, où des combats opposant des milices rivales ont déjà fait en plus de deux semaines au moins 97 morts et 400 blessés, selon un dernier bilan officiel.

En Libye, des réfugiés abandonnés à eux-mêmes

Alors que la situation ne cesse de se détériorer en Libye, l’Agence Habeshia pour la coopération et le développement, dirigée par un prêtre érythréen, le père Mussie Zerai, a lancé un appel à la communauté internationale lui demandant de ne pas abandonner les réfugiés qui se trouvent sur le territoire libyen. Le père Zerai vient en aide aux migrants qui tentent de traverser la Méditerranée, à ceux qui sont pris en otages dans le désert du Sinaï.
En Libye, il y a des Ethiopiens, des Erythréens, des Soudanais et des Somaliens abandonnés à eux-mêmes, à la merci d’hommes armés, victimes d’abus, de viols et d’enlèvements. 
Selon le père Zerai, les miliciens les obligent à transporter des minutions et à participer à un conflit qu’ils n’ont pas choisi. 

Sans les occidentaux, plus d'espoir

Les pays occidentaux sont en train d’évacuer leurs ressortissants. Il ne restera plus personne pour défendre les droits des milliers de réfugiés et demandeurs d’asile. Selon le président de l’Agence Habeshia, il faudrait mettre en place un plan d’évacuation pour ces personnes prises au piège. Il demande un couloir humanitaire vers des pays disposés à les accueillir. Il s’agit de sauver des vies humaines, insiste-t-il. 
Agé de 38 ans, le père Mussie Zerai est une figure emblématique de la diaspora érythréenne en Italie, un point de référence pour de nombreux migrants clandestins de la Corne d’Afrique. Au moment de la révolution en Libye en 2011, il recevait presque tous les jours des S.O.S. d’embarcations à la dérive. Grâce à son association Hebeshia, il a mis en place des projets en Afrique pour permettre aux jeunes d’étudier et les encourager à rester. (avec agences)