BURKINA-FASO : Inauguration de l’université Saint Augustin
L’Église Famille de Dieu au Burkina peut se réjouir. L’option pour un laïcat plénier
se fait véridique. Les laïcs prennent de plus en plus conscience de leur place dans
l’Eglise, et s’engagent résolument. En témoigne l’ouverture d’une université catholique
fondée par un privé, et dont l’inauguration a eu lieu le samedi 12 juillet 2014 dans
la commune rurale de Komsilga. Le parrain de ladite cérémonie était monsieur Urbain
KIENDREBEOGO, curé de la paroisse Saint Pierre de Gounghin et secrétaire général
du presbyterium de Ouagadougou. L'Université Saint Thomas d'Aquin (USTA) après dix
ans de vie, accueille une petite sœur.
L’Université Saint Augustin (USA) dont
il est question, est selon les mots du Frère Bonaventure qui a accompagné le fondateur
dans ce projet d’envergure, « l’expression d’une envie forte d’apporter sa contribution
à l’œuvre éducative qui incombe à toute société et à tout État ». Située au côté Ouest
de l’hôpital Blaise COMPAORE, l’USA dont le projet ne connait qu’un aboutissement
partiel pour le moment, est l’initiative de monsieur Jacques OUIYA, ancien pensionnaire
de l’enseignement catholique dont il veut faire profiter les bienfaits aux autres.
Devenir une université d’excellence
A la fin de la cérémonie
d’inauguration de l’USA où la part belle a été accordée à l’Eucharistie célébrée et
au rite de la bénédiction des locaux, l’assistance aura retenu sans conteste les ambitions
que se fixe l’université, qui bénéficie de la protection de l’évêque d’Hippone, le
Philosophe et Théologien Augustin: être une université, selon les propos du Frère
Bonaventure YOUGBARE, « d’excellence à tous les niveaux, c'est-à-dire professionnel,
spirituel et technique ». L’Université Saint Augustin nourrit l’espoir de trouver
des enseignants acquis à cette cause et qui acceptent de se donner pour l’atteinte
de ces objectifs. Il va sans dire qu’elle attend que tous les intervenants sur ce
campus partagent les ambitions de l’Université, dans le don assidu d’eux-mêmes à la
tâche. Selon toujours le Frère Bonaventure YOUGBARE, la présence des prêtres de la
paroisse Notre Dame des apôtres de la Patte d'Oie, censés en assurer l’accompagnement
spirituel, « va permettre de réaliser cet équilibre poursuivi par l’université, qui
est d’assurer un enseignement holistique à même donc d’atteindre le développement
intégral prôné par l’Eglise ».
Pour ce faire alors, en plus des cours
classiques qu’offre toute université, une pastorale dite universitaire s’exercera
à l’USA, qui sera ouverte à tous les étudiants. Elle sera respectueuse de la liberté
religieuse, mettra son point d’honneur à partager avec tous les étudiants qui désirent
découvrir dans un choix libre, les valeurs humaines qu’inspirent celles évangéliques.
Dans ce sens, selon monsieur Jacques OUIYA fondateur, l’USA ambitionne ardemment d’apporter
à l’éducation au Burkina une plus-value salutaire pour notre société : « nous ne voulons
pas dit-il, que l’USA soit un simple lieu de savoir intellectuel, mais qu’elle soit
un terreau où les étudiants qui seront formés soient des personnes éprises de conscience
professionnelle, de transparence qui garantisse la liberté des consciences, et qui
jouent le rôle de guides dans nos sociétés en perte de repère ». Il s’agit en fait
d’éveiller la conscience et convaincre tout inscrit à cette université, qu’il y a
bien une autre façon de réussir sa vie sans s’adonner aux facilités qu’une pratique
quasi structurelle de la corruption, est en train d’entretenir sous nos tropiques.
Allier
formation universitaire et professionnelle
Pour dissiper le doute ou la
peur chez ceux qui objecteraient que le propriétaire de l’USA est un privé et non
la Conférence Épiscopale Burkina Niger, le Frère Bonaventure, se veut rassurant :
« Le premier lien avec la Conférence dit-il, est l’engagement de travailler en esprit
évangélique. Canoniquement, ajoute-t-il, nous ne sommes pas encore une université
catholique pour la simple raison que le propriétaire est un laïc engagé, et pas directement
la Conférence épiscopale du Burkina. Mais dans un délai de deux ans, rassure-t-il,
nous projetons d’introduire une demande auprès de l’ordinaire du lieu, son Eminence
le Cardinal Philippe, afin de bénéficier du statut para catholique ». Ce statut s’entend
de toute structure d’éducation qui s’engage à s’inspirer de l’évangile et de l’esprit
catholique, ce qui est bien le fil conducteur de la motivation du fondateur de l’USA.
Les parents désireux alors, d’une formation complète n’ont plus à hésiter.
Leurs
jeunes y seront accueillis dès la rentrée prochaine d’octobre 2014, et ce pour les
filières en marche dans l’air du temps. En effet, outre les facultés classiques connues
comme la gestion et le droit, où les étudiants de l’USA-Burkina iront jusqu’à la maîtrise,
trois formations professionnelles en génie civile, en énergie solaire et les mines,
seront dispensées aux étudiants de l’USA qui feraient cette option. Ce sera là encore
une des spécificités de l’USA qui s’applique à allier formation universitaire et professionnelle. Les
moyens pour atteindre ses objectifs.
S’inspirer de Saint Augustin
Conscient
de la gravité de la tâche que se donne l’USA, son fondateur s’est attaché les services
d’hommes et de femmes avertis dans le domaine de l’enseignement. L’USA est le fruit
d’une longue maturation, dans la continuité de ce que le fondateur avait déjà en 2007
réalisé à Tanghin-Dassouri, en créant un complexe scolaire. Cet homme de profession
libéral bien loin d’être un néophyte en matière d’éducation, met tous les moyens de
son côté afin de pouvoir « offrir tous les moyens dont la jeunesse a besoin pour
son développement, son épanouissement et surtout sa réussite dans la société ». L’USA
ne rêve pas de partir du néant, mais dans le respect qu’elle a pour les universités
ainées au Burkina, elle compte néanmoins apporter sa touche particulière, en s’inspirant
de son Saint Patron qui a pu dire un jour : « cherchons comme cherchent ceux qui trouvent,
et trouvons comme trouvent ceux qui doivent chercher encore ».
Cela, va
passer par une organisation administrative et académique favorable aux enseignants
et aux étudiants, ainsi que par la mise à disposition de moyens de communication et
de recherche accessibles. C’est du reste la conviction du fondateur, du rectorat et
de l’équipe administrative. Vivat (qu'elle vive donc), l'Université Saint Augustin!
(Photo
: Une façade de l’Université Saint Augustin)