CENTRAFRIQUE : 3 jours de deuil national La présidente centrafricaine Catherine
Samba Panza a condamné mercredi "la poursuite des actes barbares et criminels" après
la mort lundi de 26 déplacés dans une attaque à Bambari et décrété un deuil national
de trois jours à partir de jeudi sur toute l'étendue du territoire durant lequel le
drapeau centrafricain sera mis en berne. Quelque 26 personnes, dont 11 femmes,
ont été tuées et 35 blessées lundi soir sur le site où sont installés des milliers
de déplacés à Bambari, à la cathédrale Saint-Joseph. Le site a été attaqué par
des hommes armés portant des boubous et des uniformes militaires identifiés comme
étant des ex-rebelles de la Séléka, selon une source de la force militaire de l'Union
africaine. "Ces événements démontrent la volonté des ennemis de la paix de persister
dans la voie de la violence et de la haine intercommunautaires. Le déplacement du
cycle des représailles entre les bandes armées dans la préfecture de la Ouaka où les
communautés chrétiennes et musulmanes vivaient en parfaite harmonie est un sujet de
grande préoccupation, indique la présidente, lançant un appel à la communauté internationale
pour une plus grande mobilisation". AFRIQUE du SUD : Refus de demande de mise
en liberté La demande de mise en liberté conditionnelle après 20 ans de prison
d'Eugene de Kock, un colonel sud-africain de la police de l'apartheid responsable
d'enlèvements, de torture et d'assassinats d'opposants, a été refusée, a annoncé jeudi
le ministre de la Justice. "Aucune des familles des victimes n'a été consultée.
Je n'ai pas approuvé la libération conditionnelle à ce stade, mais j'ai décidé qu'un
dossier plus approfondi serait transmis dans les 12 mois" pour qu'une nouvelle demande
puisse être examinée, a déclaré le ministre sud-africain de la Justice et des Affaires
pénitentiaires, Michael Masutha. De Kock, 65 ans, est considéré comme le tueur
"numéro un" du régime de l'apartheid. Il avait été condamné en 1996 à 212 ans de prison
pour 89 crimes et délits commis lorsqu'il était à la tête d'une unité anti-terroriste
de la police du régime raciste. La Commission vérité et réconciliation, mise sur
pied pour expier les crimes de l'apartheid, avait accordé l'amnistie à De Kock pour
une bonne partie de ses crimes, y compris deux attentats à la bombe et 12 meurtres
de militants anti-apartheid. Mais elle lui a refusé l'amnistie pour les meurtres de
cinq hommes en 1992, estimant que les victimes n'avaient pas de lien avec la guérilla
anti-apartheid et qu'un mobile politique ne pouvait donc être invoqué. COTE-D’
IVOIRE – FRANCE : Justice Michel Gbagbo, le fils de
l'ex-président Laurent Gbagbo, ne s'est pas rendu à une nouvelle convocation de la
justice française mercredi car l’Etat ivoirien l'en empêche, ont affirmé ses avocats. "On
lui a confisqué son passeport français" mi-février, a déploré Me Habiba Touré, son
avocate à Paris. Michel Gbagbo, citoyen franco-ivoirien, devait être entendu à
Paris dans le cadre d'une affaire l'opposant à Guillaume Soro, actuel président de
l'Assemblée nationale ivoirienne. La juge d'instruction française instruisant l'affaire
est également "empêchée de venir" en Côte d'Ivoire pour entendre le fils de l'ancien
président, "au mépris des accords de coopération" entre France et Côte d'Ivoire, a
regretté Me Touré. La justice ivoirienne "n'a pas été saisie" pour une nouvelle
convocation de Michel Gbagbo, a toutefois réagi un porte-parole du ministère ivoirien
de la justice. SOUDAN – SOUDAN DU SUD – UE : Aide-Sanctions L’Union Européenne
a décidé jeudi d'imposer des sanctions à deux chefs militaires du Soudan du Sud, pour
leur responsabilité dans la poursuite des hostilités entre les deux factions qui se
disputent le pouvoir dans ce nouvel Etat. Ces deux personnes "sont responsables
de violation de l'accord de cessez-le-feu et seront soumises à un gel des avoirs et
une interdiction de visas", a indiqué un communiqué du Conseil de l'UE, qui représente
les gouvernements européens. L'UE leur impute aussi d'être "responsables d'atrocités". Avec
ces sanctions, qui doivent entrer en vigueur vendredi, le Conseil "ne prend pas partie"
entre les deux camps en conflit, a indiqué une source européenne. L'UE maintient également
son embargo sur les armes, a ajouté le Conseil. Opposant depuis le 15 décembre l'armée
loyale au président Salva Kiir à une rébellion menée par son ancien vice-président
Riek Machar, le conflit a chassé de chez eux 1,5 million de Sud-Soudanais et fait
des milliers, voire des dizaines de milliers, de morts. Par ailleurs le Soudan
voisin va aider à acheminer de l'aide humanitaire destinée aux millions de personnes
menacées de famine au Soudan du Sud malgré les tensions entre les deux pays, a annoncé
un diplomate mercredi. Les deux pays ont signé un protocole d'accord selon lequel
le programme alimentaire mondial des Nations unies, PAM, pourra faire passer de l'aide
par le Soudan, a indiqué le chargé d'affaires sud-soudanais à Khartoum. Selon l'accord,
le Soudan garantira la sécurité des travailleurs humanitaires et des marchandises
sur son territoire, et le Soudan du Sud prendra le relais une fois la frontière traversée. Le
Soudan est l'emplacement le plus proche en terme de logistique pour apporter de l'aide
aux Sud-Soudanais. BURUNDI : Adoption de loi Les députés ont adopté mercredi
un projet de loi destiné à lutter contre la "prolifération" des Eglises, un phénomène
qui remonte à la guerre civile de 1993-2006. "Il y a prolifération des confessions
religieuses au Burundi, tout cela allant jusqu'à perturber la quiétude des citoyens.
Donc on met en place ce cadre légal pour réduire cette prolifération et pour réglementer
la façon dont elles exercent leurs activités", a expliqué le ministre de l'Intérieur,
Edouard Nduwimana. Fin 2013, le ministère de l’intérieur avait recensé 557 confessions
religieuses à travers le pays. "Ces confessions religieuses exercent aujourd'hui de
façon anarchique, certaines ne sont pas agréées", a insisté le ministre. Selon
la nouvelle loi, une confession religieuse devra présenter au moins 500 membres fondateurs
résidant au Burundi pour être agréée. Ce nombre est porté à 1.000 dans le cas d'une
Eglise d'origine étrangère. TUNISIE : Elections L'instance chargée d'organiser
les scrutins, a annoncé jeudi que les inscriptions en ligne et par SMS sur les listes
électorales pour les élections générales en fin d'année dans le pays, ont dû être
interrompues en raison d'une attaque de pirates informatiques. Afin de maximiser
les inscriptions d'électeurs, l'instance a mis en place un système d'enregistrement
par SMS et par internet très simple basé sur l'envoi des références des cartes d'identité
des citoyens. L'ensemble de ce système a dû être suspendu. Les inscriptions ont
été lancées le 23 juin et doivent s'achever le 22 juillet, un délai insuffisant selon
des partis politiques qui réclament sa prolongation pour permettre aux quelque quatre
millions d'électeurs potentiels restants de s'inscrire. Seulement 100.000 personnes
ont effectué la démarche jusqu'à présent. Le corps électoral tunisien est estimé
à environ huit millions de personnes mais seulement la moitié d'entre elles se sont
inscrites en 2011 pour les premières élections libres de l'histoire du pays. Les
élections législatives du 26 octobre et la présidentielle du 23 novembre, avec un
second tour prévu en décembre si nécessaire, doivent doter la Tunisie d'institutions
pérennes, plus de trois ans après la révolution qui a renversé M. Ben Ali en janvier
2011. AFP/RV