Irak : l’Archevêque de Kirkouk comprend l'exode des chrétiens
(RV) Mgr Yousif Mirkis, l'archevêque chaldéen de Kirkouk, au nord de l’Irak, s’est
exprimé sur le sort des chrétiens de son pays lors d’une récente interview à l’Aide
à l’Eglise en Détresse (AED). Depuis le début de la guerre en Irak en 2003, et
plus encore depuis les conquêtes territoriales de l’Etat Islamique, la fuite des chrétiens
hors du pays est massive.
« Nous, les chrétiens, sommes désormais en train
de disparaître de l’Irak, reconnaît Mgr Mirkis, c’est cela même qui est arrivé
à nos frères de Turquie, d’Arabie Saoudite et d’Afrique du Nord. Même au Liban nous
sommes désormais une minorité », précise-t-il.
Un pays qui perd ses
forces
Principale conséquence de cet exode massif : une perte de « dynamisme
» dans le pays. Car, selon Mgr Mirkis, la communauté chrétienne irakienne s’est toujours
caractérisée par un niveau scolaire et culturel supérieur à la moyenne nationale.
Un grand nombre de médecins, d’intellectuels, de journalistes ou d’écrivains irakiens
sont des chrétiens, pour la plupart en exil aujourd’hui.
Toutefois, « l’ensemble
de la communauté intellectuelle est attaquée, élite musulmane incluse », nuance
l’archevêque, et depuis début 2013 « au moins 180 professeurs universitaires ont
été tués. Avec des conséquences désastreuses pour la société irakienne ».
La
solution ? Le dialogue et l'éducation
Que faire alors pour que cette situation
dramatique s’améliore enfin ? Mgr Mirkis prône davantage de dialogue et une plus large
diffusion de la culture. C’est pour lui « l’unique antidote au fanatisme qui menace
aujourd’hui l’ensemble du monde islamique, et pas seulement notre communauté [chrétienne]
».
Mais concernant l’évolution de l'exode des chrétiens, l’archevêque de Kirkouk
ne se fait guère d’illusions : « au cours de la dernière décennie, nous avons perdu
un évêque et six prêtres, et des milliers de fidèles sont morts au cours des attaques.
Je peux comprendre complètement pourquoi les chrétiens décident de partir », conclut-il.