2014-07-02 13:25:31

La revue de la presse catholique africaine. Mercredi 02 Juillet 2014


L’Afrique centrale vit à l’heure de la prochaine assemblée plénière de l’ACERAC. L’Association des conférences épiscopales de la région centrale de l’Afrique tient en effet les assises de sa 10è session plénière à Brazzaville, sur le thème : « La famille en Afrique aujourd’hui ». On voit assez clairement que les Evêques de Centrafrique, du Congo (Brazzaville), du Gabon, du Tchad, de Guinée Equatoriale et du Cameroun entendent bien préparer leur participation à la prochaine assemblée synodale convoquée par le Pape en octobre prochain, au Vatican, sur le thème de la famille précisément. La 10è plénière de l’ACERAC se tient du 6 au 13 juillet 2014. Dans La Semaine Africaine, Ghislain Ngouma nous donne à lire que les préparatifs de ces assises vont bon train : « L’ouverture officielle aura bel et bien lieu au palais des congrès, et la clôture des travaux au mythique stade Félix Eboué, habitué aux événements d’envergure ».

Respecter la Constitution

CENCO, portail de l’Eglise en République démocratique du Congo, titre lui aussi sur une question d’importance vitale dans le pays et même dans la sous-région : la paix. Le portail reproduit une lettre de la Conférence épiscopale nationale au titre qui n’a pas besoin de traduction auprès des Congolais, dirigeants ou simples citoyens, chrétiens ou hommes et femmes de bonne volonté : « Protégeons notre nation ».

Réunis à Kinshasa pour leur 54è session plénière ordinaire du 23 au 27 juin dernier, les Evêques ont voulu rappeler que les pères de l’indépendance congolaise (30 juin 1960) avaient rêvé de «bâtir un Congo plus beau qu’avant ». C’est pourquoi le devoir de protéger la nation s’impose à tous. « Protéger la Nation et (…) sauvegarder la paix acquise au prix de mille sacrifices ; protéger la Nation en travaillant à assurer sa grandeur ; « Protéger la Nation, c’est travailler à ramener la paix dans le pays », c’est « défendre et promouvoir les droits, la dignité et le bien-être de tous les Congolais » ; « c’est valoriser nos ressources naturelles et ne pas les aliéner » ; « c’est consolider la démocratie par l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes » ; « c’est respecter la Loi fondamentale qui constitue le socle de la nation ».

Après ces prémisses, les Evêques invitent à la conclusion logique qui s’impose : le respect de la loi fondamentale et des dispositions particulières destinées à aider au vivre-ensemble de tous les Congolais est le meilleur garant de cette protection. «Nous ne nous lasserons pas de rappeler au peuple congolais et à nos gouvernants la position de la CENCO contenue dans le Mémorandum adressé au Chef de l’Etat au sujet de la non modification de la Constitution, en particulier en ses articles verrouillés qui échappent à toute révision », écrivent les Evêques.

La prise de position des Evêques, qui a l’avantage de la clarté, intervient dans un contexte de suspicions au sein de la classe politique autour de l’alternance politique qui pourrait/devrait s’ouvrir aux échéances électorales majeures qui s’annoncent pour 2016.

Aministie oui, mais la justice et l'équité

Après l’Afrique Centrale, l’Afrique de l’Ouest.
CNSN, l’agence catholique nationale du Nigéria prolonge une réflexion qui n’est pas près d’écrire son mot « fin » dans ce pays, vu l’actualité de douleur que vit le géant africain ces jours-ci : le terrorisme.

Ainsi, on lira avec intérêt la « pièce » que verse le Cardinal John Onayekan dans ce débat. Pour l’Archevêque d’Abuja, le retour à une réalité sereine au sein de la société nigériane passe, bien entendu, par la paix. Surtout de la part du mouvement islamiste armé de Boko Haram, auteur de nombreux attentats, enlèvements ou attaques d’églises et temples dans le pays. Pour le Cardinal Onayekan, l’amnistie envisagée par le gouvernement fédéral nigérian pour les membres de Boko Haram repentis devra aller de pair avec une prise en charge effective des victimes de leurs méfaits. C’est, soutient-il, la condition pour que cette amnistie ait les garanties d’un réel pardon dans la nation ; il faut que la justice allie les deux éléments qui ne doivent pas entrer en conflit même s’ils sont difficiles à concilier : punir les coupables, assurer la justice pour tous.

Fête pour la paix

Toujours en Afrique de l’Ouest, SENKTO (Sénégal) nous raconte sous la plume de Didier Ciss un événement de joie : la tenue prochaine des « 72h Dak 4 Peace » (Dakar pour la paix – Ndlr). « Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet dénommé "Chœur de la Paix" formulé par la jeune chorale Julien Jouga de la paroisse saint Joseph (…). Elle aura lieu du 04 au 06 juillet 2014 à la paroisse catholique de la Médina », lit-on sur SENKTO.

Que veut dire être indépendant?

Enfin, terminons par une région dont nous n’avons pas souvent de nouvelles, l’Océan Indien. Et c’est La Croix de Madagascar que nous tirons le sujet de grand intérêt que nous abordons. Le journal de la Grande Ile revient sur un événement national qui a eu un grand retentissement sur place : la célébration de l’anniversaire de l’indépendance du pays (26 juin 1960). Mais le 26 juin 2014, Madagascar devait célébrer non pas la fête nationale, mais la fête de l’indépendance, tient à nuancer le journal de l’Eglise.

Et l’éditorialiste d’enfoncer le clou, surtout au vu des fastes constatés jeudi dernier à Tananarive : « Quel sens a un défilé militaire quand 80% des matériels utilisés sont de fabrication étrangère ? Où est l’indépendance du pays que l’on célèbre ce jour ? Quand on parle de matériel il ne s’agit pas de fusils et munitions ou encore de véhicules motorisés. Regardez les habits, combien ont été fabriqués ailleurs et non ici ? Alors fêter l’indépendance oui, montrer cette indépendance c’est encore mieux. La fête de l’indépendance n’a de sens qu’en inversant ce rapport : 80% de ce que l’on montre durant le défilé est de production locale et le reste de nos voisins planétaires ! Oui à ce moment-là on peut être fier d’être indépendant. Le rêve est permis. Le défi doit être lancé ». Avouons que ce débat est prégnant à Madagascar sans doute, mais dans combien d’autres pays africains ne se pose-t-il pas dans les mêmes termes !








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