(RV) - Entretien - Le nouveau roi d’Espagne, Felipe VI, a réservé au Saint-Siège
son premier déplacement à l’étranger. Il est en effet reçu lundi 30 juin par le Pape
François, avant une tournée des pays frontaliers de l’Espagne cette semaine : la France,
le Portugal et le Maroc.
La séquence historique vécue par l’Espagne ce mois
de juin, avec l’abdication du roi Juan-Carlos au terme de 38 ans de règne, et la proclamation
de son fils comme nouveau roi, a été menée dans une relative sérénité, malgré les
affaires qui touchent la famille royale et notamment les accusations de corruption
contre l’infante Cristina.
Une partie des Espagnols semble réconciliée avec
la monarchie et estime que Felipe VI a une véritable stature d’homme d’Etat. En Catalogne
toutefois, le sentiment indépendantiste reste très fort et le gouvernement dirigé
par Artur Mas compte toujours organiser un referendum d’autodétermination le 9 novembre
prochain. Il pourrait profiter de la brèche ouverte par les Ecossais, qui voteront
pour leur éventuelle indépendance le 18 septembre.
La visite du roi Felipe
VI en Catalogne le 26 juin dernier s’est déroulée dans une ambiance plutôt cordiale
et a pu adoucir les relations entre Madrid et Barcelone, mais le débat sur une sécession
de la Catalogne reste un thème central en Espagne. Les indépendantistes ont le vent
en poupe depuis leur manifestation triomphale du 11 septembre 2012, qui avait réuni
près de 2 millions de personnes dans les rues de Barcelone, comme nous le rappelle
Cyril Trépier, chercheur à Paris VIII et auteur d’une thèse sur le mouvement indépendantiste
en Catalogne. Il est interrogé par Cyprien Viet.
Photo :
manifestation en faveur de l'indépendance de la Catalogne