Burkina/Niger : Ordination diaconale au Grand séminaire Saint Jean-Baptiste
La messe d'ordination des nouveaux diacres du grand séminaire Saint Jean Baptiste
de Wayalgê à Ouagadougou, a eu lieu le mardi 24 juin 2014, en la solennité de la nativité
de Saint Jean- Baptiste. L'ordre sacré du diaconat a été conféré à 19 séminaristes
diocésains et 8 religieux par Mgr Modeste KAMBOU évêque de Gaoua, qui la veille avait
donné la collation à 30 lecteurs et 36 acolytes. Toutes ces célébrations annoncent
celles des prêtres qui seront bientôt ordonnés dans les différents diocèses du Burkina
et du Niger.
Appelés pour être serviteurs
Dans l'homélie qu’il
a partagée avec l’assemblée, Mgr Modeste a bâti sa prédication sur la figure du saint
Patron du séminaire. Fondé en 1977 et confié à la protection de Saint Jean-Baptiste,
le deuxième grand séminaire du Burkina Faso s’appelle affectueusement « la cité du
précurseur ». C’est donc dans cette logique que les nouveaux diacres se sont vus invités
à regarder comme Jean-Baptiste Celui dont il a préparé la voie durant toute sa vie
: « La statue du Précurseur est là, face à l’entrée principale » déclare le prédicateur,
avant de poursuivre, « le Précurseur, la bouche ouverte et souriante, nous a tous
accueillis dans sa Cité. Son index pointé vers le ciel nous indique l’essentiel pour
tout être humain: l’Agneau de Dieu (égorgé mais vivant), Jésus-Christ, qui siège désormais
à la droite de Dieu le Père ». Selon Mgr KAMBOU, les nouveaux diacres qui sont à l’avant
dernière année de leur cheminement vers le sacerdoce, « sont des fils spirituels
de Yohanan (Jean-Baptiste) » et « eu égard à leur longue formation en sa Cité, ils
ont expérimenté combien « Dieu fait grâce ». Ce qui ne les dispensera pas de garder
constamment en esprit que leur engagement s’effectue dans un contexte international
teinté de sécularisme, de relativisme et de discrédit porté sur la vie consacrée en
général et sur celle du prêtre en particulier. C’est pourquoi l’évêque de Gaoua a
invité les nouveaux diacres à quotidiennement invoquer l'Esprit Saint pour tenir aux
engagements qu’ils allaient prendre. Aux nombreux fidèles venus prendre part à l'heureux
événement, Mgr Modeste a demandé de prier sans cesse pour les nouveaux élus, afin
qu'ils soient des signes vivants de la présence de Jésus parmi les hommes. « Ils sont
faits dit-il, ministres de l'autel, de la parole et de la charité ».
Le
déroulement de l’ordination
Ces candidats au diaconat qui sont des séminaristes
diocésains, des religieux rédemptoristes, franciscains conventuels, et camilliens,
ont dans une liturgie priante, été présentés à l’assemblée qui par la voix du recteur
a attesté qu’elle donnait son accord pour leur ordination. Ainsi après avoir invoqué
l’Esprit Saint sur eux, l’évêque et l’assemblée ont été témoins de l’engagement des
ordinands à recevoir et à accomplir la charge diaconale, avec charité et en fidélité
à l’Évangile et à la Tradition de l’Église, dans le célibat et dans l’obéissance aux
évêques et à leurs autorités respectives. Après qu’ils ont exprimé cette ferme intention,
les ordinands se sont allongés sur le sol alors que l’assemblée chantait la litanie
des saints. C’est la prostration. Ce rite revêt une double signification, celle
de l’abandon à Dieu en imitant Jésus Christ, mort et ressuscité et celle de la confiance
dans la communion des saints. Ont suivi alors l’imposition des mains et la prière
d’ordination. Ce geste bien connu dès le judaïsme ancien, a souvent été fait par le
Christ pour guérir, pardonner ou consacrer. Par ce geste donc, l’évêque à la suite
et à l’exemple des apôtres a transmis la grâce sacramentelle aux nouveaux diacres.
C’est à l’issue de cet acte que les élus se sont revêtus de la dalmatique et ont porté
l’étole. Cette étoffe portée en diagonale, de gauche à droite symbolise que le diacre
porte la charge du Christ. L’étole qui va du cœur vers la main, montre que le diacre
est ministre de la charité dans l’esprit de l’Évangile, ainsi que Mgr Modeste KAMBOU
l’a rappelé aux jeunes diacres. Chaque nouveau diacre a reçu de l’évêque l’Évangile
du Christ qu’il a mission d’annoncer, puis le baiser de paix qui manifeste l’importance
de la relation entre l’Evêque et le diacre. A l’issue de la célébration, les diacres
ont adressé leurs remerciements aux différentes personnes qui ont assuré leur formation,
ainsi que leurs parents et amis venus à la célébration et bien sûr l’évêque qui les
a ordonnés.
Le rôle du diacre dans l’église catholique
Les théologiens
catholiques s’accordent à dire que le prêtre est le signe du Christ, tête de l'Église
(son rôle est celui d'un rassembleur), et le diacre est signe du Christ serviteur.
A ce titre donc, voici comment la constitution dogmatique Lumen Gentium définit le
rôle du diacre dans l'Église catholique romaine : « Selon les dispositions prises
par l'autorité qualifiée, il appartient aux diacres d'administrer solennellement le
baptême, de conserver et de distribuer l'Eucharistie, d'assister, au nom de l'Église,
au mariage et de le bénir, de porter le viatique aux mourants, de donner lecture aux
fidèles de la Sainte Écriture, d'instruire et exhorter le peuple, de présider au culte
et à la prière des fidèles, d'être ministres des sacramentaux, de présider aux rites
funèbres et à la sépulture. Consacrés aux offices de charité et d'administration,
les diacres ont à se souvenir de l'avertissement de saint Polycarpe : « Être miséricordieux,
zélés, marcher selon la vérité du Seigneur qui s'est fait le serviteur de tous ».
Pour rappel, l'âge minimum requis par le Droit Canon est de vingt-cinq ans. Le diacre,
comme clerc, est aussi astreint à la lecture de l'office divin. Ces 27 jeunes ajoutés
aux 24 autres qui ont été ordonnés au grand séminaire de Koumi le 21 juin dernier,
forment une équipe de 51 serviteurs offerts à notre Eglise Famille de Dieu au Burkina
Faso. Nous savons désormais à « quoi ils servent ». N’hésitons pas à les approcher,
afin de leur permettre d’exercer ce pour quoi ils se donnent si généreusement.