Journée mondiale des veuves: Des millions de veuves sont maltraitées, victimes de
discrimination, déshéritées ou indigentes
Nulle femme ne devrait perdre son statut, ses moyens de subsistance ou ses biens au
décès de son époux, c’est ce qu’a affirmé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon,
lors de la célébration lundi 23 juin 2014 de la 4ème journée mondiale
des veuves. Absente des statistiques, inaperçue par les chercheurs, négligée par
les autorités nationales et locales et la plupart du temps ignorée par les organisations
de la société civile - la situation des veuves est en réalité invisible, indique encore
l’ONU. Pourtant, la maltraitance des veuves et de leurs enfants représente l’une
des plus graves violations des droits de l’homme et l’un des principaux obstacles
au développement aujourd’hui. Des millions de veuves dans le monde vivent dans une
pauvreté extrême, subissent l’ostracisme et la violence, connaissent la privation
de logement, sont confrontées à la maladie et à la discrimination juridique et sociale. Afin
de donner une reconnaissance particulière à la situation des veuves de tous âges,
de toutes régions et cultures, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé,
en 2010, le 23 juin comme Journée internationale des veuves. Il est nécessaire
d'organiser des forums, des séminaires et autres rencontres pour discuter des questions
des veuves, mais le plus important reste et demeure l'action sur le terrain, au regard
de la difficulté à laquelle font face plusieurs de ces femmes, qui ont du mal à accéder
au minimum vital. Dans plusieurs pays du continent africain, la question des veuves
indigentes s'inscrit dans le cadre global de la pauvreté et de la précarité. Les veuves
sont souvent victimes des pesanteurs socio-culturels ; des traditions et coutumes
diverses. Dans certaines cultures, les veuves subissent des maltraitances pendant
les veillées mortuaires sous forme de tortures morales et physiques, des humiliations
de toutes sortes et des privations de droits fondamentaux. Des cotisations exorbitantes
leur sont imposées pour les obsèques du conjoint décédé et ne peuvent aussi jouir
des droits de succession et d'héritage tels la pension, le capital décès et les biens
laissés par le défunt. Pour répondre à ces défis, plusieurs pays s’engagent à
mettre sur pied des textes législatifs en faveur des veuves. Le gouvernement du Congo
Brazzaville, par exemple, a organisé à cette occasion, une journée de sensibilisation
de la communauté nationale sur l'accès des veuves à la pension. « Malgré l'existence
des instruments juridiques internationaux et nationaux qui garantissent nos droits,
notre situation est souvent caractérisée par une forte précarité de vie ; une protection
sociale très limitée tant du point de vue de la sécurité sociale que de la protection
juridique ; des litiges et conflits avec la belle-famille sur la pension de veuvage
; une maltraitance physique et morale ; une expulsion du domicile familial », ont
dénoncé les veuves congolaises dans une déclaration rendue publique à cette occasion. Conscientes
de cette situation, les veuves congolaises ont sollicité du gouvernement de Brazzaville,
la vulgarisation des textes législatifs et règlementaires consacrant le droit à la
pension de veuvage ; l'accompagnement social pour la résolution des litiges et conflits
avec la belle-famille ; la facilitation des démarches pour l'obtention de la pension
de veuvage et l'application réelle du code de la famille.