Afrique de l'Ouest : l'épidémie de fièvre Ebola « hors de contrôle »

(RV) Entretien - En Afrique de l’Ouest, l’épidémie du virus Ebola, la fièvre hémorragique, sévie toujours. Médecins sans frontières alerte, l’épidémie est aujourd’hui « hors de contrôle » et menace de se propager à d’autres zones, a annoncé lundi l’ONG.

La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone comptent désormais 60 foyers actifs, c’est-à-dire où un grand nombre de fièvre hémorragique est due en grande partie au virus Ebola.
Et ce nouveau pic a commencé depuis près d’un mois, comme l’explique Antoine Gauge. Il est le directeur adjoint des programmes d'urgence de MSF Suisse. Il est interrogé par Audrey Radondy :

On a constaté une reprise de l’épidémie, un pic plus violent par le nombre de cas et le nombre de foyers par rapport à il y a trois mois. Alors pourquoi on a des nouveaux foyers ? De ce qu’on sait, ce ne sont pas de nouvelles transmissions de l’animal à l’homme mais ce sont des foyers dûs à de la transmission secondaire, c’est-à-dire d’homme à homme. Pourquoi ? Parce que les gens bougent beaucoup et en assistant à des funérailles, il n’y a pas eu de précautions prises par rapport à un cas décédé d’Ebola. Donc, il y a des nouveaux cas et derrière, on a du mal à pouvoir suivre tous ces foyers. Et deuxièmement, ces pays ne sont pas des pays qui ont eu l’Ebola à notre connaissance. C’est quelque chose de nouveau. C’est quelque chose où tout le monde doit apprendre, surtout les Ministères de la Santé qui n’ont pas l’habitude. Et puis, la peur d’une maladie qui a un taux de mortalité très élevé. Il y a quelques fois des patients qui se cachent, qui n’osent pas aller dans les centres de santé pour être pris en charge.


Depuis le début de l’année, cette épidémie a déjà fait 350 morts dans les trois pays. Il n’y a pas de vaccin ou de traitement spécifique contre ce virus.


Photo : des humanitaires dans un centre d'isolation pour les personnes infectées par le virus Ebola à Conakry, la capitale de la Guinée