(Radio Vatican) Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile
de ce dimanche 22 juin, fête du Très Saint Sacrement. Evangile selon saint Jean :
6- 51 à 58 : « Celui qui me mangera, vivra par moi. » Ecoutons le commentaire
du Père Pascal Montavit
Nous célébrons
aujourd’hui la fête du Saint Sacrement. A cette occasion, nous méditons sur un passage
du grand discours de Jésus sur le Pain de Vie au chapitre six de l’Evangile selon
saint Jean. Jésus affirme : « Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement
» (Jn 6,51). Voyons plus précisément la portée de cette promesse.
Jésus nous
donne de communier, durant l’Eucharistie, à son Corps Ressuscité. Nous recevons donc
Dieu lui-même, et cette communion nous donne la vie éternelle. Une parole de Jésus
éclaire particulièrement ce mystère : « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi »
(Jn 6,57). Jésus vit donc par le Père. En recevant le Corps du Christ, nous entrons
dans la vie trinitaire : Jésus est en nous et nous vivons dans le Père en la personne
de Jésus. C’est toute notre vie quotidienne, nos actes et nos paroles, qui sont transformés
par la présence de Dieu en nous. En effet, la communion que nous recevons dans l’eucharistie
ne reste pas sans effet. Elle transforme notre quotidien. Déjà saint Hilaire de Poitiers,
au quatrième siècle, pose la même observation : « Donc, ce qui nous donne la vie,
c’est que, dans les êtres charnels que nous sommes, le Christ demeure en nous par
sa chair ; et il nous fera vivre en vertu du principe qui le fait vivre par le Père
» (Hilaire de Poitier, La Trinité). Il y a donc une admirable communion lorsque nous
recevons le Corps du Christ. Par
Jésus, nous entrons dans la Trinité et nous
vivons comme le Christ qui vit par le Père. De ce fait, notre vie ici-bas est transformée
et nous héritons en plus de la vie éternelle. Mais bien sûr, un tel mystère suscite
des objections. Les auditeurs de Jésus eux-mêmes s’étonnent : « Comment celui-là peut-il
nous donner sa chair à manger ? » (Jn 6,52). Ce que Jésus nous révèle dépasse notre
entendement. Ce n’est pas par un raisonnement scientifique, mathématique, que nous
pouvons entrer dans ce mystère. Certaines personnes s’éloignent de l’Eglise parce
qu’elles ne peuvent saisir, par leur raison seule, tous les mystères de la foi. Mais
un chemin de foi est avant tout celui d’une expérience, d’une rencontre avec le Christ.
C’est parce que nous l’avons rencontré Vivant dans notre vie que nous croyons en Jésus.
Ensuite, l’approfondissement de notre foi passe par la raison, la théologie, mais
sans jamais oublier la prière. Sans elle, l’homme risque de s’éloigner du don de la
foi qu’il a reçue au baptême pour entrer dans un intellectualisme où l’orgueil n’est
pas absent. Dit autrement, il n’y a de théologie que faite à genoux, dans une attitude
orante qui permet à la raison de se laisser illuminer par l’Esprit Saint.
En
ce jour, nous pouvons entendre cet appel que le Seigneur nous fait à renforcer notre
dévotion eucharistique. Bien sûr, une des plus belles préparations pour recevoir la
communion est celle que nous pouvons vivre durant l’Adoration. En demeurant en silence
devant le Saint Sacrement, nous disposons nos cœurs à le recevoir. Nous posons aussi
un acte qui témoigne de la dignité que Dieu donne aux hommes. Nulle autre créature
sur terre ne peut adorer. Seul l’homme peut le faire. En attribuant à l’homme cette
capacité, le Seigneur a pris un risque car ce dernier peut se tourner vers des idoles.
Prions en ce jour pour que le Saint Sacrement soit honoré toujours plus dans nos paroisses,
nos églises, en esprit et en vérité.