« Persévérons ensemble dans la lutte contre les esclavages modernes »
(RV) Le pape François a rencontré ce lundi matin au Vatican le primat de la communion
anglicane, Justin Welby, qui est à Rome pour trois jours. Il s’agissait de la seconde
rencontre entre l’archevêque de Cantorbéry et le Pape, après celle de juin de l’année
dernière, quelques mois après que Justin Welby ne prenne la tête de l’Eglise d’Angleterre
en mars 2013. Dans son adresse à l’archevêque de Cantorbery, le Pape devait déclarer
qu’il est « si bon que des frères vivent ensemble », reprenant ainsi le Psaume 133,
ou « encore une fois nous nous rencontrons comme des compagnons de voyage qui suivent
le Seigneur, collaborateurs dans sa vigne, pèlerins sur le chemin vers Son Règne ».
Le Pape utilisait aussi des mots comme « amitié », « réconciliation » et « communion
».
Et le Pape ne tardait pas à entrer dans le vif du sujet, en soulignant que
« devant le regard miséricordieux du Christ, nous ne pouvons feindre que notre division
ne soit pas un scandale, un obstacle à l’annonce de l’Evangile du Salut au monde.
Notre vision est souvent embuée par le poids de l’histoire de nos divisions et notre
volonté n’est pas toujours libre de cette ambition humaine qui accompagne parfois
même notre désir d’annoncer l’Evangile ».
La pleine communion est un don
de Dieu
Le Pape François n’a pas caché que l’objectif de la pleine unité
peut sembler un objectif lointain, mais qu’il reste pourtant le but vers lequel orienter
à chaque instant chaque pas du chemin œcuménique. De rappeler alors tout le bien du
Décret sur l’œcuménisme du Concile Vatican II, Unitatis redintegratio, et cette idée
maîtresse : « Nos progrès vers la pleine communion ne seront pas simplement le résultat
de nos actions humaines, mais un don libre de Dieu. L’Esprit Saint nous donne la force
de ne pas nous décourager et nous invite à nous confier totalement à son action puissante
».
La traite des femmes, un commerce tragique
Le Pape devait
par ailleurs saluer le travail de la Commission internationale anglicane-catholique
et de la Commission internationale anglicane-catholique pour l’unité et la mission.
Le Pape rappelait alors qu’il y a un an, lors de leur première rencontre, ils
s’étaient tous deux inquiétés de certains maux de notre société. « En particulier,
nous avions exprimé notre horreur face à la plaie du trafic des êtres humains et aux
diverses formes d’esclavage moderne ». De remercier alors l’archevêque de Cantorbéry
pour son engagement contre ces crimes, « et dans ce champ d’action si vaste, qui se
présente avec urgence, pour toutes les actions de coopération significatives entreprises
tant dans le domaine œcuménique, qu’avec les autorités civiles et les organisations
internationales ».
Le Pape citait tout particulièrement le réseau d’action
contre la traite des femmes créé par de nombreux instituts religieux féminins. « Continuons
cette lutte contre les nouvelles formes d’esclavage, afin de pouvoir soulager les
victimes et combattre ce commerce tragique. Comme disciples envoyés pour soigner le
monde blessé, je remercie Dieu qu’ils nous ait rendus capables de faire front commun
contre cette plaie si grave, avec persévérance et détermination ».