« Ne restons pas étrangers à la douleur des autres »
(RV) Ce samedi encore la Place Saint-Pierre a connu un rassemblement de masse. Plusieurs
dizaines de milliers de personnes, pour la plupart des bénévoles de la Confédération
nationale des « Miséricordie » d’Italie, une association catholique active en particulier
dans la protection civile, le transport médical ou encore les services sociaux, mais
aussi des membres des « Fratres », les groupes de l’Association italienne des donneurs
de sang. Les « Misericordie » fêtaient le 28 ème anniversaire de leur 1ère rencontre
avec Jean-Paul II, mais ce 14 juin marquait aussi la 11ème Journée Mondiale des donneurs
de sang. Il faut savoir que les « Misericordie » d’Italie, fédérées à partir de 1899,
représentent la plus ancienne forme de volontariat organisé à travers le monde.
Après
avoir réalisé un grand et long tour de la Place Saint-Pierre en jeep découverte, saluant,
embrassant, le Pape François a pris la parole pour dire combien il appréciait le travail
mené auprès « du prochain qui souffre ». « Vous êtes des témoins de l’Evangile
de la charité parmi les malades, les personnes âgées et handicapées, les mineurs,
les immigrés et les pauvres. Tout votre apostolat prend du sens de cette parole ‘miséricorde’,
qui veut dire ‘donner le cœur aux pauvres’. »
Ne restons pas des spectateurs
de la souffrance
Et le Pape de souligner que l’Evangile est riche d’épisodes
qui présentent la miséricorde de Jésus, la gratuité de son amour pour ceux qui souffrent
et les plus vulnérables. Le Pape conseillait de s’inspirer de ces récits évangéliques
pour saisir la proximité, la bonté, la tendresse avec lesquelles Jésus approchait
les personnes souffrantes et les consolait, les soulageait, les guérissait. « Il
faut que nos paroles, nos gestes, nos attitudes expriment la solidarité, la volonté
de ne pas rester étrangers à la douleur des autres, et cela avec chaleur fraternelle,
et sans tomber dans aucune forme de paternalisme ».
Le Pape se faisait
encore plus pressant, en rappelant que nous disposons de tellement d’informations
et de statistiques sur les pauvretés et les difficultés humaines que « nous courons
le risque de n’être souvent que des spectateurs très informés et désincarnés de ces
réalités, ou de faire de beaux discours qui se concluent par des solutions verbales
et un désengagement par rapport aux problèmes réels ». Et le Pape d'ajouter en
improvisant : « J'entends souvent des gens me dire 'Saint-Père, quel scandale,
quel scandale'. Mais que font ces gens contre ce scandale de la pauvreté ? » «Il faut
des actions, pas des paroles ».
Le Pape remerciait une fois encore toutes
les associations présentes Place Saint-Pierre, des associations, soulignait-il, qui
s’inspirent des sept œuvres de miséricorde corporelle. Et de les rappeler : donner
à manger donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif,
vêtir ceux qui sont nus, abriter les étrangers, visiter les infirmes, visiter les
prisonniers, ensevelir les morts.