Le Pape François rappelle que les pauvres ne sont pas que des statistiques
Le Pape a rencontré samedi matin sur la Place Saint-Pierre des milliers de fidèles,
membres des associations italiennes de la Miséricorde venus en pèlerinage. Dans le
chaleureux mot qu’il leur a adressés, le Pape François a tout d’abord souligné que
les « Miséricordes », bien ancrées dans l’action du laïcat italien, engagent les membres
à témoigner de l’Evangile de la charité parmi les malades, les personnes âgées, les
handicapés, les enfants, les immigrés et les pauvres. Le mot en soi découle d’une
expression latine qui signifie littéralement « donner son cœurs aux miséreux » ; ceux
qui sont dans le besoin ; ceux qui souffrent.
C’est, a poursuivi le Pape, ce
qu’a fait Jésus, qui a ouvert grand son cœur à la misère de l’homme, ainsi qu’en témoignent
de nombreux épisodes de l’Evangile. On y saisit la proximité, la bonté, la tendresse
avec lesquelles le Christ abordait les personnes en souffrance ; il les consolait
; les soulageait ou les guérissait même.
C’est pourquoi, à Son exemple, nos
paroles, nos actes, notre attitude doivent être empreints de solidarité, exprimer
notre volonté de ne pas nous tenir éloignés de la douleur de l’autre tout en le faisant
avec une chaleur fraternelle et en veillant à ne pas tomber dans aucune forme de paternalisme.
Poursuivant
son adresse, le Pape a noté qu’aujourd’hui nous avions à disposition des statistiques
et de foisonnantes informations sur la pauvreté et sur les tribulations humaines.
Mais nous courons le risque de nous tenir à l’écart, spectateurs informés et désincarnés
de cette réalité. Ou de nous en tenir aux bons discours qui se concluent par des solutions
verbales et par le désengagement vis-à-vis des problèmes réels.
« Et toi,
que fais-tu contre de telles barbaries? »
Le Pape François a souligné combien
il lui arrivait d’entendre des gens qui connaissent ces statistiques dire : « quelle
barbarie, mon Père, quelle barbarie ! ». Mais moi je leur demande : « Et toi, que
fais-tu contre de telles barbaries? ». Les paroles, a souligné le Pape, nous en avons
entendu tellement. Ce qu’il nous faut c’est agir – votre agir, celui du témoignage
chrétien - ; il nous faut aller vers ceux qui souffrent, nous en approcher comme a
fait Jésus. Lui, est allé sur les routes de la vie sans planifier ni les pauvres,
ni les malades, ni les invalides qu’il a rencontrés ; il s’est arrêté avec le premier
qu’il a rencontré, devenant ainsi présence qui apporte du secours, signe de la richesse
de Dieu qui est bonté, providence et amour.
Pour conclure, le Pape François
a indiqué: “l’activité de vos associations s’inspire des sept œuvres de miséricorde
corporelles, qu’il me plaît de rappeler, parce que cela fait du bien de les entendre
toujours : donner à manger aux affamés ; donner à boire à ceux qui ont soif ; habiller
les démunis ; donner un toit aux pèlerins ; visiter les malades ; visiter ceux qui
sont en prison ; enterrer les morts. Je vous encourage à poursuivre votre action avec
joie et à la modeler sur le Christ, faisant en sorte que tous ceux qui souffrent vous
rencontrent et puissent compter sur vous en cas de besoin.