Le cardinal Rai dénonce l'impasse politique au Liban
Le retard pris par l’élection du nouveau président libanais représente « une violation
inadmissible de la Constitution et du pacte national ». C’est en ces termes que le
Patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal Bechara Boutros Rai, a lancé un nouveau
cri d’alarme à propos de l’impasse qui entrave depuis des semaines l’élection du successeur
du général Michel Sleiman à la Présidence de la République libanaise, bloquant de
facto la vie institutionnelle du pays à un moment particulièrement critique de la
situation au Moyen-Orient.
Dans l’après-midi du 11 juin, ouvrant le Synode
annuel de l’Eglise maronite au siège patriarcal de Bkerkè, le Patriarche a invité
à prier afin que les parlementaires « élisent un nouveau Président », réaffirmant
que personne n’a le droit de paralyser les institutions dont la sauvegarde doit prévaloir
« sur toutes les considérations individuelles et sectaires, tout comme sur l’ensemble
des droits acquis ».
Officiellement pas de candidats favoris du Patriarcat
Le
synode maronite, après quelques jours de prière et de retraite spirituelle, entrera
dans sa phase opérationnelle du 16 au 19 juin et ne manquera pas d’exprimer des considérations
fortes et autorisées sur l’impasse qui continue à détériorer le cadre politique libanais.
Les deux coalitions du 8 et du 14 mars ne trouvent en effet pas d’accord unitaire
en vue de l’élection d’un nouveau Chef de l’Etat, sachant que le mandat du Général
Michel Sleiman s’est achevé le 25 mai dernier. On rappellera que l’équilibre institutionnel
complexe du Liban prévoit que la fonction de président de la République soit occupée
par un chrétien maronite.
Ces jours derniers, le responsable des Forces libanaises,
Samir Geagea, appartenant à la Coalition du 14 mars, avait fait mention du soutien
du Patriarche maronite à trois candidats potentiels, à savoir les anciens ministres
Damien Kattar, Ziyad Baroud et Roger Dib, déclarant être disponible à soutenir l’un
d’entre eux. Mais, à Bkerkè, l’existence de candidats « appuyés » par le Patriarcat
a été officiellement démentie. (Fides)
Photo: le cardinal Rai avec John
Kerry le secrétaire d'Etat américain, le 4 juin à Beyrouth