A Sarajevo, une conférence sur la violence et les guerres
(RV) La tentation de la violence, les religions entre guerre et réconciliation: ce
thème toujours actuel sera débattu lundi et mardi à Sarajevo, sous les auspices du
réseau international Oasis. Les travaux seront ouverts par l’archevêque catholique
de la ville et par le chef de la communauté musulmane de Bosnie Herzégovine. Les rencontres
précédentes s’étaient tenues à Milan, Tunis, Venise, Beyrouth, Amman, et Le Caire.
Sarajevo n’est pas un lieu comme un autre : point de départ de la Grande Guerre,
cette ville garde aussi les traces d’un récent conflit survenu il y a vingt à peine
et nourri de références ethniques et religieuses. Les participants entendent relire
les conséquences de la première guerre mondiale qui a marqué un tournant historique
non seulement pour l’Europe, mais aussi pour le monde musulman, avec la fin du califat
ottoman, la naissance de l’Islam politique et du nationalisme arabe, la centralité
stratégique du pétrole et les premiers génocides.
Au cours des dernières décennies,
la guerre classique a été remplacée progressivement par le terrorisme tandis que la
violence religieuse s’est imposée sur le devant de la scène avec des conséquences
graves pour les minorités, surtout au Proche-Orient et en Afrique. Par voie de conséquence,
le retour de la violence à connotation religieuse alimente, en Occident, une certaine
défiance vis-à-vis des religions, et en particulier des religions monothéistes.
Avec
la participation de conférenciers de haut niveau, plusieurs thématiques seront approfondies
telles que : le combat pour Dieu en islam chiite, la guerre après la chute du mur,
violence et sacrifice, relations intercommunautaires en Egypte après la révolution
de 2011.
Photo: la bibliothèque nationale de Sarajevo, détruite en 1992
et aujourd'hui restaurée