Président des évêques vénézuéliens : « dans ce pays, il y a une dictature du parti
»
(RV) Pour Mgr Diego Padron Sanchez, archevêque de Cumana et actuel président de la
Conférence épiscopale du Venezuela, dans le pays il ya une « dictature du parti
». « Le Parti socialiste unifié du Venezuela a plus de pouvoir que le gouvernement
», a ajouté l'archevêque, qui plus tard a commenté : « Je suis convaincu que
le président de la République Nicolas Maduro voudrait autre chose. J'étais convaincu
qu'il accorderait une amnistie comme mesure humanitaire, pour les prisonniers politiques
et pour des personnes à l'étranger, mais je pense que des forces au sein de son parti
le bloquent. En fait la dictature, c'est celle du parti, ce dernier est capable de
contrôler le gouvernement ».
Parler avec la « Voix de l'Amérique »,
Mgr Padron Sanchez explique : « La situation dans le pays est celle d'une crise
mondiale », qui implique « de nombreux aspects, des questions sociales, économiques
en passant par l'éducation et les aspects spirituels ». « C'est donc une situation
confuse, sans réponses faciles et qui génère une grande incertitude. Nous marchons,
mais nous ne savons pas où nous allons ».
Accentuation de la répression
Aux
questions sur le système politique, l'archevêque a répondu: « C'est toujours la
même chose. Il ne change pas et il conserve ses principes fondamentaux. Il y a eu
par contre une accentuation de la répression. C'est une chose qu'on peut facilement
observer (...) Au Venezuela, ce n'est pas un secret : il existe des cas documentés,
concrets, spécifiques, révélant de grands abus et des attaques contre la personne
humaine (...) Dans de nombreuses villes, ajoute l'archevêque, il existe une
attaque frontale contre la liberté, contre les personnes et là je ne parle pas seulement
des droits de l'homme. Je pense aussi au droit à la vie, aux droits politiques et
sociaux, à la qualité de la vie. Il faut faire la queue pendant des heures pour acheter
de la nourriture, encore faut-il arriver à en trouver. Et c'est la même chose pour
les médicaments ». (Il sismografo)
Pour le président de la conférence
épiscopale, Mgr Diego Padron Sanchez, les citoyens du Venezuela vivent « un moment
de grande tristesse et d’angoisse » et souhaitent que le monde « se rende compte
de leur souffrance ». En mars dernier, l’archevêque de Caracas avait invité
le gouvernement et l’opposition à la « sérénité » et tous les citoyens à «
promouvoir l’harmonie afin d’éviter des actes violents qui violent l’ordre public
et mettent en danger la vie des citoyens ».
Le 14 février la conférence
épiscopale du Venezuela a lancé un appel à mettre fin à la violence : « Nous sommes
tous impliqués pour le bien du pays et nous devons tous résoudre les principaux problèmes,
comme l’insécurité, et travailler pour tout ce qui touche à la qualité de la vie ».