Mgr Shomali : « J'espère que la prochaine prière aura lieu à Jérusalem »
(RV) Entretien - La rencontre historique de prière pour la paix dans les jardins
du Vatican entre le Pape François, les présidents Mahmoud Abbas et Shimon Peres suscite
un grand espoir. Le Pape, lors du Regina Cœli dimanche midi place Saint Pierre,
a remercié tous ceux qui ont prié pour le succès de cette rencontre et tous ceux qui
s'uniront dimanche soir dans la prière à l'événement.
En Terre Sainte, toutes
les paroisses ont été invitées à cette union de prière. Ecoutez le témoignage de Mgr
William Shomali, vicaire patriarcal pour Jérusalem, interrogé par Jean-Baptiste
Cocagne
«
Ce matin il y avait la messe de Pentecôte à la Dormition avec les moines bénédictins,
à côté du Cénacle. Avec tous les fidèles présents, nous avons prié pour le succès
de cette rencontre. Nous avons accompagné le Pape, Peres et Abbas avec nos prières
et je pense que toutes les paroisses de la Terre Sainte aujourd’hui, comme nous l’avons
demandé, ont prié pour cette intention.
Il y a beaucoup d’attente autour
de cet événement ? Oui, déjà le fait lui-même est un miracle : que le Pape
ait réussi à réunir les deux « combattants», les deux ennemis traditionnels, c’est
un petit miracle. Et le fait de prier ensemble, c’est un autre petit miracle. Chaque
religion va faire sa prière de louange, de demande de pardon et d’intercession pour
la paix, c’est merveilleux en soi. Il y a beaucoup d’espoir, que le côté spirituel
va sauver le côté politique parce que la politique a échoué. M. Kerry n’a pas réussi
à débloquer la situation. Maintenant il ne reste que le Seigneur, qui lui-même a demandé,
dans le psaume 122, de prier pour la paix de Jérusalem.
Avant même la tenue
de cette rencontre de prière, on peut déjà la qualifier d’historique ? Oui,
elle est vraiment historique pour plusieurs raisons : c’est la première fois que ça
a lieu comme prière, première fois au Vatican et justement, historique parce que c’est
une rencontre non politique, une rencontre de prière, elle est merveilleuse. C’est
une chose inédite jusqu’à présent. Je parle en tant que croyant : c’est le Seigneur
qui peut faire le miracle du retour aux négociations avec plus de rêve, plus d’espérance.
Le
vrai changement apporté par le Pape François est-il de ne plus faire de la religion
un problème, mais un avantage : se retrouver dans une prière pour une terre où la
religion est souvent source de conflits et de tensions ? C’est vrai. La religion,
les religions, font partie du problème car la Ville Sainte est une ville contestée
car elle est Sainte pour les trois religions. Chacun veut plus de droits, plus d’égalité
disons. Maintenant la prière sauve la situation mais attention, la prière a lieu à
Rome, pas à Jérusalem. Jérusalem reste réticente devant le fait de prier ensemble.
Alors que cette prière aurait dû être faite à Jérusalem, c’était la première intention
du Pape quand il a invité les deux présidents à prier ensemble mais ça n’a pas réussi
pour des raisons politiques. J’espère que la prochaine fois, cette prière aura lieu
à Jérusalem. »