Commentaire de l'Evangile du 8 juin

(RV) Le père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile de ce dimanche 8 juin, dimanche de Pentecôte. Evangile selon saint Jean 20, 19-23: « Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »
Ecoutez le commentaire du Père Montavit
Nous fêtons aujourd’hui la Pentecôte. L’Evangile de ce jour nous montre Jésus donnant le Saint Esprit aux disciples. Ce récit nous révèle l’œuvre et les fruits de l’Esprit Saint dans notre vie. Voyons cela plus précisément.
Tout d’abord, il est dit que les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient car ils avaient peur des Juifs (Jn 20,19). Mais cela n’arrête pas Jésus qui apparaît au milieu d’eux, comme s’il n’y avait pas de porte. C’est bien là l’œuvre de l’Esprit Saint. Nos cœurs peuvent être verrouillés et nous pouvons nous enfermer dans la peur. Mais l’Esprit Saint vient nous rejoindre là où nous sommes. Il ne se laisse pas arrêter par nos fermetures intérieures, nos craintes ! Ne nous désolons donc pas si nous nous sentons craintifs devant les dons du Saint Esprit, si nous nous sentons enfermés dans les prisons de la rancœur, de la tristesse ou de la vengeance. En un sens, il est même normal que cela nous trouble un peu. Qu’est-ce que l’Esprit Saint pourrait bien chambouler dans notre vie ?

Oui, l’Esprit Saint est capable de tout faire pour nous. Et le premier signe de sa présence nous est signifié par la double salutation de Jésus : « La Paix soit avec vous » (Jn 20,19.21). L’Esprit Saint établit nos cœurs dans la paix. Cette paix, c’est la plénitude de Dieu dans notre vie. Le monde peut nous offrir beaucoup de choses, toutes aussi séduisantes les unes que les autres. Mais la paix que l’Esprit Saint nous donne est d’un autre ordre. Elle nous remplit totalement, nous libère de la crainte et du jugement. Elle nous donne de pouvoir aimer ceux qui sont autour de nous, au-delà même de nos propres limites.

Le deuxième fruit de l’Esprit Saint est la joie : « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur » (Jn 20,20). Cette joie, tout comme la paix, n’est pas du même ordre que celle que le monde donne. Il est vrai que le monde peut offrir beaucoup de réjouissances. Mais tout cela reste vide sans la présence de Dieu. La joie du monde se fane et disparaît. Seule la joie que le Seigneur donne demeure.

Ensuite, il est dit : « Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : ‘Recevez l’Esprit Saint’ » (Jn 20,22). L’Esprit Saint est donc symbolisé par un souffle. Non pas que l’Esprit Saint soit un gaz ! Il est une personne de la Trinité, égal au Père et au Fils. Mais tout comme le vent, le souffle de l’Esprit Saint est puissant, il s’engouffre partout et donne la vie. Il nous recrée. Dieu avait insufflé dans les narines d’Adam une haleine de vie pour qu’il vive (Gn 2,7). Avec Jésus qui souffle l’Esprit Saint, c’est une création nouvelle que Dieu opère. Par l’Esprit Saint, nous sommes recréés, nous devenons un être nouveau. C’est pourquoi Jésus dit « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jn 20,21). Ce souffle qui donne une vie nouvelle, nous envoie porter la Bonne Nouvelle. Dans le même sens, Jésus avait dit à Nicodème : « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Jn 3,8).

En ce jour, laissons-nous remplir par l’Esprit Saint afin de recevoir la paix et la joie qu’il désire nous donner. Nous pourrons alors, tout comme les Apôtres, être envoyés et annoncer la Miséricorde de Dieu à temps et à contretemps.