2014-06-04 13:59:26

La revue de la presse catholique d'Afrique. Mercredi 04 Juin 2014


Dans cette revue hebdomadaire de la presse catholique africaine, nous nous réjouissons, bien entendu, de la libération dimanche dernier des Pères Giampaolo Marta, Gianantonio Allegri et Sœur Gilberte Bussière les deux missionnaires italiens et la religieuse canadienne enlevés le 4 avril dernier dans le diocèse de Maroua-Mokolo, au nord-Cameroun par la secte nigériane Boko Haram. Mais la presse catholique africaine revient sur le phénomène des enlèvements et des violences interreligieuses.

D’abord au Cameroun, pays où ces enlèvements ont eu lieu et où, déjà, un autre annonciateur de l’Evangile, le Père Georges Vandenbeusch, Français, fut tenu prisonnier par la même secte islamiste de Boko Haram avant de recouvrer la liberté au bout de trois mois de captivité. L’Effort camerounais, journal de l’Eglise paraissant à Douala, ouvre cette semaine une réflexion sur « Qui sont les vrais commanditaires et la racine de Boko Haram ? ». André Fils Mbem écrit que « pour vaincre le Boko Haram, il faut non seulement rester vigilants et éveillés à toute heure, mais aussi et surtout connaître ses vrais commanditaires ». Pour lui, ceux-ci sont à identifier dans « la haine, la cupidité de l’argent, la fabrication et la vente des armes ». Il cite abondamment les Papes : Benoît XVI et le Pape François pour conclure : « Boko Haram est donc comme beaucoup d’hommes avertis l’ont qualifié un « phénomène », c'est-à-dire une chose qui cache ou derrière laquelle il y a une autre réalité. Avec le Saint Père sachons aller au-delà des phénomènes ».
Un peu court comme énoncé du problème? Un peu diluée comme analyse ? Chacun se fera sa propre analyse.

Mais au Nigéria même, terre de naissance et d’activisme de Boko Haram, le Cardinal John Onayekam semble plus résolu à sortir aujourd’hui des paroles « bonnistes » et à inviter chacun à sa propre responsabilité pour combattre un phénomène qui menace la paix et la prospérité de tous. Dans une prise de position récente que rapporte l’agence catholique nationale de presse du Nigéria, CNSN, l’Archevêque d’Abuja « appelle les leaders musulmans du pays à plus d’efforts concertés pour mettre fin au terrorisme de Boko Haram ».

L’agence nous apprend que l’appel du Cardinal Onayekam est contenu dans une lettre qu’il vient d’adresser au sultan Alhaji Mahammad Sa’ad Abubakar III, président du Conseil suprême islamique du Nigeria. Au cours d’une prière spéciale à Abuja celui-ci, indique l’agence, aurait invité tous les musulmans du pays à se lever comme un seul homme pour condamner et combattre le terrorisme sous toutes ses formes et « ramener la paix dans le pays ». Rappelons qu’à la base aussi bien des leaders chrétiens que musulmans figure le rapt de plus de 200 lycéennes le 14 avril dernier à Chibok, dans l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria. Il a provoqué un scandale mondial et donné un écho sans précédent à l'insurrection de Boko Haram qui s’en prend aussi bien aux ouvriers apostoliques qu’aux simples citoyens pourvus qu’ils représente le symbole abhorré de cet occident qu’il dit haïr.

Le thème est voisin mais le modus operandi quelque peu différent. Le 28 mai dernier, veille de l’Ascension, une attaque menée par des miliciens islamistes contre la paroisse Notre-Dame de Fatima, à Bangui, a occasionné notamment la mort du Père Paul-Emile Nzale. Dans La Semaine Africaine, journal de l’Eglise paraissant à Brazzaville au Congo, pays voisin de la République Centrafricaine, on peut lire cette semaine que l’Archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga qui s’est rendu sur les lieux du drame, a fermement condamné la succession de ces violences en Centrafrique. Il est vrai que les tribulations du pays, suscitées par les débordements d’une rébellion parvenue au pouvoir, font craindre à tout instant que la crise politique se double, malgré les efforts des leaders religieux, en confrontation interreligieuse en Centrafrique.

Sur le portail de l’Eglise catholique au Sénégal, SENKTO, on lit une information plus rassurante cette semaine. « Quatre Caritas diocésaines africaines du Sénégal, du Burkina Faso, de la république démocratique du Congo et de l’Ethiopie sont en train de réaliser un programme de plus d’un milliard visant à améliorer la sécurité alimentaire de 3000 ménages pauvres. Sous l’égide de la Caritas et de la coopération autrichienne qui ont financé cette œuvre caritative, une conférence se tient à Tambacounda pour des échanges d’expériences, et de savoir-faire entre acteurs au développement de ces quatre pays ». Rassurant.

Terminons par un journal catholique d’autant plus précieux pour cette revue de presse que ses informations, en français, sont parcimonieuses : La Croix de Madagascar. Dans sa dernière édition, le journal de la Grande Ile aborde une question éminemment politique : l’agenda du Chef de l’Etat pour le relèvement économique du pays. Le journal note que le président semble faire montre de beaucoup de frénésie, mais c’est sur le terrain du concret, des résultats, que le peuple l’attend. « Une ménagère passant ses journées à se vautrer dans le salon n’est pas productive. (…) Nos dirigeants ont beau inaugurer tous les salons ou foire ou autres événements du monde, la production nationale n’augmentera pas si la machine économique n’est pas relancée (…). On souhaite voir comme signal fort la diminution du train de vie des dirigeants (…) Y a-t-il dans l’équipe gouvernementale quelqu’un qui sait transformer des idées en produit fini ? Malheureusement, le doute est permis ! Un doute immense ».









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