Alors qu’il présidait une messe pour la France dans la basilique Saint-Pierre au Vatican,
ce mardi matin, Mgr Jean-Louis Bruguès a invité à donner des prénoms de saints aux
enfants afin de les faire entrer dans la « grande famille » de l’Eglise. Le
prélat français, archiviste et bibliothécaire de la Sainte Eglise romaine, a regretté
la multiplication des « prénoms insignifiants » dans les registres de baptême.
Comme
le veut la tradition, la messe « pro felice statu gallicae nationis » était célébrée
dans la chapelle Sainte-Pétronille de la basilique vaticane, en présence d’une trentaine
de prêtres et prélats, dont de nombreux français travaillant dans la curie romaine.
Au premier rang se tenait aussi l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, Bruno
Joubert, à l’initiative de cette messe.
Ne pas oublier le culte des saints
Dans
son homélie, Mgr Bruguès a médité sur l’importance du culte des saints, qu’il faudrait
à son sens remettre au goût du jour. A ses yeux, être proche de ceux qui ont «
approché » le Christ « revient à se rendre proche du Christ lui-même ». « Voilà
pourquoi l’Eglise éprouve le besoin de confier chacun de ses enfants à un ou plusieurs
saints », a-t-il poursuivi, regrettant alors avec grande tristesse la multiplication
des prénoms insignifiants dans les registres de baptême.
« Le calendrier
chrétien ne ferait-il plus recette ?, s’est-il interrogé, pourquoi cette ombre
immense portée sur nos saints ? ». Et le prélat d’insister : « Le temps n’est-il
pas venu de redonner aux saints la place qui leur revient ? » Pour Mgr Bruguès,
donner un nom de saint à un enfant signifie le faire entrer « dans une famille
plus grande ». « C’est lui donner un frère ou une sœur aînés dans la foi, dans
l’histoire, dans l’avenir », a-t-il ajouté. « Le prénom reçu au moment du
baptême n’est pas seulement un signe de reconnaissance sociale, a précisé l’archiviste
et bibliothécaire de la Sainte Eglise romaine, il agit d’une manière qui nous reste
mystérieuse, mais que l’Eglise assure être efficace, dans la construction même de
notre personnalité psychologique et morale ».
Cette messe a eu lieu trois
jours après la fête de sainte Pétronille, l’une des saintes patronnes de la France,
vierge romaine et martyre du 1er siècle considérée comme la « fille spirituelle »
de saint Pierre.(apic/imedia)