2014-05-31 13:03:56

Centrafrique : nouveau coadjuteur pour le diocèse de Kaga-Bandoro


(RV) Le Pape François a nommé un coadjuteur pour le diocèse centrafricain de Kaga-Bandoro. Il s’agit d’un franciscain polonais de 63 ans, qui vit en Centrafrique depuis 25 ans : le père Tadeusz Kusy, actuellement Maître des Postulants et chargé de la formation à Bangui.

Kaga-Bandoro, située à 350 Km de la capitale, est un carrefour incontournable pour les différents acteurs du conflit en cours, sur la route vers le Tchad. Ce jeune diocèse est dirigé depuis près de dix ans par un salésien belge, Mgr Albert Vanbuel, qui avait récemment annoncé son intention de démissionner l’année prochaine pour atteinte de la limite d’âge. Fin 2013, il avait été empêché par les belligérants de se rendre à Bangui. Cette affaire avait défrayé la chronique. Au cours des derniers mois, selon la presse locale, il a tenté tant bien que mal de jouer les médiateurs, en l’absence de toute autorité publique, aussi bien auprès de la Séléka que des anti-Balakas. Mgr Vanbuel est respecté même par ceux qui sont en conflit.

Au mois de mars, dans les colonnes du journaldebangui.com, il déplorait la confessionnalisation du conflit : les anti-Balakas ne sont pas des milices chrétiennes, soulignait-il, ce sont des gens qui veulent réagir contre la mort de leurs proches qu’ils imputent à tort aux musulmans en tant que tels. Il a essayé de dialoguer avec les Imams, mais eux aussi sont partis.

Missionnaire en Centrafrique depuis 1994, Mgr Vanbuel est le cofondateur de deux maisons salésiennes dans son pays d’adoption qu’il décrit comme une des nations les plus pauvres de la terre, alors qu’elle ne manque pas de richesses : minerais, diamants, bois,etc. Des richesses qui pourraient la rendre prospère, a-t-il expliqué lors de son passage à Rome au mois de mars, mais qui, au contraire, sont à l’origine de guerres et de violences, avec un dessin d’expansion islamique. 80% des rebelles viennent des pays voisins, avait-il encore indiqué, dans des propos rapportés par l’agence salésienne ANS.

Dans son diocèse, la pauvreté est extrême ; les jeunes désœuvrés sont facilement portés à la violence ; les distances, l’insécurité sociale et le manque de moyens de transport rendent les mouvements difficiles. Aucune paroisse ne possède un véhicule, il n’y en a qu’un seul, à disposition de l’Evêque. Mgr Vanbuel voudrait que l’Eglise locale s’émancipe et devienne africaine. Mais un long travail de formation reste à faire.



Photo : Des réfugiés centrafricains à un point d'eau, à quelques kilomètres de Kaga-Bandoro.







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