« Un de nous » débouté par la Commission européenne
(RV) L’initiative citoyenne « un de nous » a reçu un veto de la part de la Commission
européenne ce mercredi. Cette pétition signée par plus de deux millions d’Européens
à travers tout le continent demandait l’arrêt du financement public européen des pratiques
impliquant la destruction volontaire de vies humaines avant la naissance.
La
Commission Barroso « a décidé de ne pas soumettre de proposition législative étant
donné que les États membres et le Parlement européen viennent seulement de débattre
et décider de la politique de l'Union dans ce domaine. » Pour Máire Geoghegan-Quinn,
membre de la Commission européenne chargée de la recherche, de l’innovation et de
la science, « les cellules souches embryonnaires sont uniques et offrent la possibilité
d'élaborer des traitements pouvant sauver des vies, pour lesquels des essais cliniques
sont déjà en cours. La Commission continuera à appliquer les règles éthiques strictes
et les restrictions auxquelles sont soumis les travaux de recherche financés par l’UE,
notamment l'interdiction du financement de la destruction d'embryons.»
Cette
réponse ne satisfait pas le collectif « un de nous » qui considère que la Commission,
qui « exerce ce jour un pouvoir illégitime, car c’est au législateur européen qu’il
appartient de se prononcer politiquement sur le fond de l’initiative », est restée
« sourde ». Selon le collectif, la Commission « souhaite continuer à financer
des pratiques biotechnologiques qui se sont révélées sans avenir et non éthiques et
à financer l’avortement dans les pays en développement y compris dans des pays où
il est pénalement interdit. »
« Un de nous » considère que « sur le
fond, la réponse de la Commission est hypocrite et dédaigneuse car elle fait semblant
de ne pas comprendre l’objet de notre demande et consiste en trente pages d’autosatisfaction
sur sa propre politique. »
La Commission défend cependant sa politique,
expliquant qu’elle « n'encourage pas expressément à utiliser des cellules souches
embryonnaires humaines. Pour elle, il s'agit plutôt de financer des travaux sur des
thérapies destinées à traiter des pathologies ou des problèmes de santé publique,
par exemple la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington ou le diabète. Certaines
de ces recherches qu'elle finance, sélectionnées parmi les meilleurs projets proposés,
peuvent avoir recours à des cellules souches embryonnaires humaines. »
«
Un de nous » n’entend pas en rester là. Le collectif pourrait déposer un recours auprès
de la Cour de Luxembourg et rappelle qu’un nouveau Parlement vient d’être élu et qu’une
nouvelle Commission sera désignée. L’opportunité peut-être, de relancer cette initiative
populaire.