L’aliénation que constitue le chômage est un crime contre l’humanité
Le pape François a adressé un message d’encouragement à l’OIT, Organisation internationale
du Travail, à l’occasion des travaux de sa 103è session plénière. Il y met l’accent
sur la dignité du travailleur, qualifiant d'esclavage et de traite des personnes les
conditions déplorables de travail ; il estime que "l'aliénation" que constitue le
chômage durable des jeunes est un "crime contre l'humanité". Pour le Pape François,
« Il est inacceptable que, dans notre monde, que l'esclavage dans le travail soit
devenue monnaie courante! Cela ne peut continuer! Joignons nos efforts et œuvrons
ensemble à éradiquer ce crime qui nous touche tous, des seules familles à l'ensemble
de la communauté internationale », écrit notamment le Pape. « Le seul nombre des
hommes et des femmes forcés de chercher un travail loin de leur patrie est une préoccupation.
En dépit de leurs espoirs d'un meilleur avenir, ils se retrouvent fréquemment confrontés
à la méfiance, l'exclusion, pour ne rien dire des tragédies et des désastres », ajoute
le pape, faisant allusion aux naufrages en Méditerranée et aux morts dans le désert
du Sahara. « Ayant fait de tels sacrifices, ces hommes et femmes ne réussissent
souvent pas à trouver un travail digne et deviennent victimes d'une certaine mondialisation
de l'indifférence, leur situation les exposant à de nouveaux dangers, comme le travail
forcé et l'esclavage », souligne-t-il, reprenant la formule "mondialisation de l'indifférence"
qu'il avait employée en juillet dernier quand il s'était rendu sur l'île italienne
de Lampedusa où débarquent les migrants clandestins d'Afrique.