« Que Jérusalem soit vraiment la Ville de la paix !»
François a été reçu ce lundi par le président israélien Shimon Peres, au palais présidentiel.
Les deux hommes, qui ne cachent pas leur estime mutuelle, se sont entretenus de manière
informelle , et ont échangé des présents. François, en remerciant son hôte de son
accueil, a, selon ses propres mots, « inventé une nouvelle béatitude » qu’il s’est
appliqué : « Bienheureux celui qui entre dans la maison d’un homme sage et bon, et
aujourd’hui je me sens bienheureux ! », a lancé le Pape en souriant, à l’adresse de
Peres.
Shimon Peres accepte l'invitation du Pape à prier pour la paix
Les
deux hommes se sont ensuite entretenus en privé, loin des caméras. Selon le père Federico
Lombardi, Shimon Peres a accepté l'invitation du Pape à prier pour la paix, au Vatican
; une invitation adressée également au président Abbas, et lancée depuis Bethléem,
lors du Regina Cœli, dimanche. Toujours selon le père Lombardi, cet entretien qui
s'est prolongé, s'est tenu dans un « climat prometteur ». François et Shimon Peres
se sont ensuite rendus dans le verdoyant « jardin de la paix », pour y planter un
olivier. Une chorale d'enfants vêtus de blanc a ensuite interprété une chanson devant
le Pape et le président israélien, visiblement ravis.
Peres, dans son discours,
a tenu à rappeler la volonté de paix d'Israël, et a assuré que la visite du Pape aura
« des échos et contribuera à revitaliser les efforts pour compléter le processus (de
paix) » entre Israéliens et Palestiniens. « Une paix basée sur deux Etats, l'un à
côté de l'autre, a-t-il ajouté, un, juif, Israël, l'autre, arabe, la Palestine ».
Les
Lieux saints ne sont pas des musées ou des monuments, mais des lieux vivants
Le
Pape a, à son tour, pris la parole, rappelant d’entrée que les Lieux saints n’étaient
pas des musées ou des monuments, mais des lieux vivants où « les communautés de croyants
vivent leur foi, leur culture, leurs initiatives caritatives ». D’où l’importance
de protéger la sacralité de ces lieux, leur héritage certes, mais également leur présent
et leur avenir. Et le Pape d’émettre un souhait pour la ville trois fois sainte qui
l’accueille : « Que Jérusalem soit vraiment la Ville de la paix ! Que resplendissent
pleinement son identité et son caractère sacré, sa valeur religieuse et culturelle
universelle, comme trésor pour toute l’humanité ! Comme c’est beau quand les pèlerins
et les résidents peuvent accéder librement aux Lieux Saints et participer aux célébrations
! »
Devant Shimon Peres, François a réitéré le même appel qu’il avait lancé
aux autorités palestiniennes rencontrées à Bethléem, dimanche matin : travailler sans
relâche à la paix, poursuivre les efforts en vue de l’atteindre, « dans la dignité
de chaque personne humaine ». « Je renouvelle le souhait que soient évités de la part
de tous des initiatives et des actes qui contredisent la volonté déclarée de parvenir
à un véritable accord et qu’on ne se lasse pas de poursuivre la paix avec détermination
et cohérence ».
Le rôle positif des communautés chrétiennes en Israël
Le
Pape a par ailleurs appelé à rejeter « tout ce qui s’oppose à la paix et d’une cohabitation
respectueuse entre Juifs, Chrétiens et Musulmans » : le recours à la violence pour
imposer son point de vue « aux dépens des droits d’autrui », le terrorisme, ou « manifestation
d’intolérance contre des personnes ou des lieux de culte juifs, chrétiens et musulmans
», une allusion claire aux différents actes de vandalisme anti-chrétiens qui se sont
multipliés en Terre sainte, au cours de ces dernières semaines.
François a
aussi évoqué les communautés chrétiennes vivant au sein de l’Etat d’Israël, rappelant
leur contribution au bien commun, en vue de la paix, comme « citoyens de plein droit
», engagés comme « artisans de réconciliation ». « Leur présence et le respect de
leurs droits – comme du reste, des droits de toute autre dénomination religieuse et
de toute minorité –, a encore déclaré le Pape, sont la garantie d’un sain pluralisme
et la preuve de la vitalité des valeurs démocratiques, de leur réel enracinement dans
la praxis et dans le concret de la vie de l’État ».
Et le Pape de conclure
assurant Peres de sa prière, « je sais aussi que vous priez pour moi », a-t-il ajouté,
avant d'invoquer la Paix sur le peuple d’Israël, et d’avoir également une pensée pour
les victimes des « crises encore ouvertes dans la région moyen-orientale », afin qu’elles
« soient soulagés de leurs peines grâce à un règlement honorable des conflits ».