(RV) Top départ pour le pèlerinage de trois jours du Pape en Terre Sainte : François
est parti en avion ce samedi matin en direction d'Amman, la capitale de la Jordanie.
L'avion papal a décollé de Rome Fiumicino peu après 8h30 et devrait atterrir en Jordanie
à midi (13h heure locale).
Comme lors de son premier voyage apostolique au
Brésil en juillet 2013, dans une image qui avait fait le tour du monde, le Pape est
monté à bord de l'avion affrété par Alitalia avec à la main sa mallette noire de travail.
François
déjeunera à bord de l'avion avant d'être accueilli à son arrivée au Palais royal d'Amman
par le roi Abdallah II et la reine Rania. La famille royale jordanienne a déjà rencontré
le Pape François à deux reprises à Rome. Elle avait également accueilli Jean-Paul
II (2000) et Benoît XVI (2009) lors de leur voyage en Terre Sainte. Puis, dans l'après-midi,
le Pape célèbrera la messe au stade international d'Amman.
La Jordanie
est donc la première étape de ce pèlerinage de François en Terre Sainte. Notre
correspondant sur place Bernard Decottignies nous en détaille le programme
Un
programme chargé
Pèlerinage en Terre Sainte certes. Mais au pas de charge.
Le Pape n’aura pas un moment de répit entre la Jordanie, l’étape qui devrait s’avérer
la plus calme, où il arrive ce samedi, la Palestine et Israël, dimanche et lundi.
Visites aux autorités religieuses et politiques, avec des moments dictés par le protocole,
mais qui seront chargés en symboles, comme la visite au Mur occidental, appelé communément
Mur des Lamentations, la visite à Yad Vashem, le Mémorial de l’Holocauste.
Le
Pape ira à la rencontre des populations. Avec des messes célébrées à Amman et Bethléem,
les chrétiens de Galilée restant les grands perdants. Dans l’église de Béthanie, sur
les rives du Jourdain, des réfugiés syriens et de jeunes handicapés viendront à sa
rencontre. A Bethléem il prendra un repas entouré de familles palestiniennes. Avant
la visite d’un camp de réfugiés. Des déplacements qui mettront le Pape François, si
sensible aux injustices et à la pauvreté, face à la réalité des colonies de peuplement
et du mur de séparation.
Mais tous ces moments, importants il est vrai, ne
doivent pas nous faire oublier que ce voyage est avant tout œcuménique. Avec pour
point d’orgue, la rencontre du Pape François avec le patriarche de Constantinople
Bartholomée. Par quatre fois il se retrouveront, pour célébrer dignement cette rencontre
historique d’il y a cinquante ans, en 1964, entre Paul VI et Athénagoras. Point d’orgue,
dimanche soir, sur le lieu du tombeau du Christ à Jérusalem. Au Saint-Sépulcre, le
Pape et les patriarches des Eglises catholiques et orthodoxes d’Orient, sans oublier
les représentants des autres confessions chrétiennes prieront ensemble. Un pas de
plus. Pour redonner force à l’élan œcuménique insufflé il y a un demi siècle.
Un
voyage sous haute sécurité
Mais le voyage du Pape n’est pas sans risque.
La sécurité d’abord alors que des juifs extrêmistes mettent à profit cette visite
pour proférer leurs menaces à l’encontre des chrétiens et des musulmans. La messe
au Cénacle, lieu de la naissance de l’Eglise, mais sous contrôle israélien, cristalise
aussi les tensions. Difficile d’éviter les récupérations politiques : ainsi à Bethléem,
le portrait du président palestinien, Mahmoud Abbas, trone au milieu de François et
de Bartholomée. La fierté de voir débarquer le Pape directement de Jordanie en Palestine
lui a donné des ailes. La présence du patriarche libanais, le cardinal Rai, aura fâché
les chiites du Hezbollah. Liban et Israël étant toujours en guerre.
Trop court
ce voyage délicat. Dans le temps peut-être, mais avec ses 20 étapes et quinze discours,
sans oublier la portée des gestes, on peut imaginer que ce périple sera riche en émotions
et portera beaucoup de monde à la réflexion et la méditation.