2014-05-16 15:29:21

Ensemble au Mur Occidental pour un signe fort


(RV) Dans un long entretien accordé au directeur de la Civiltà Cattolica, le Père Antonio Spadaro, Abraham Skorka, rabbin à Buenos Aires et ami de longue date du cardinal Jorge Mario Bergoglio , révèle qu’après l’élection du 13 mars 2013, il a pu rencontrer trois fois le Pape François à Rome. Le rabbin raconte : « À l’occasion de notre première rencontre, il me dit : ‘ Notre amitié et notre dialogue est le signe que nous pouvons ‘, et je continuai : ‘ Nous pouvons créer le sentier qui mène vers la paix et qui sait rapprocher encore plus Rome et Jérusalem ‘ ».

Dans la conversation avec le Père Spadaro, les noms de certains témoins du dialogue judéo-chrétien sont cités, comme celui du cardinal Lustiger. Émergent également les lectures que le Pape considère comme importantes pour fonder un bon dialogue judéo-chrétien. Le rabbin Skorka explique, en particulier, que selon lui, avec le Pape François, il y a « l’attente de la part de l’Église d’une réponse juive à Nostra Aetate, un document accueilli par la majorité du peuple hébreux, qui réponde à la question : Que signifie un chrétien pour un hébreux ? » « Mais Bergoglio - demande le Père Spadaro- comment voit-il la religion juive ? ». « Les nombreuses choses que j’ai pu voir et que j’ai expérimentées aux côtés de Bergoglio me conduisent à affirmer qu’il voit et ressent la religion juive comme la mère de sa foi. Ce n’est pas une simple perception intellectuelle mais bien un sentiment qui constitue une composante importante de sa foi personnelle ». Le rabbin Skorka souligne, en outre, comment certaines positions et affirmations de Bergoglio trouvent des corrélations évidentes dans la littérature rabbinique.

Ensemble au Mur Occidental pour donner un signe fort

« Avec le Pape François, nous nous sommes mis à rêver de nous retrouver ensemble devant le Mur Occidental, de nous embrasser pour donner un signe fort face aux deux milles années de désaccords entre les juifs et les chrétiens et que je l’accompagne à Bethléem pour rester à ses côtés dans un moment si significatif, comme geste d’amitié et de respect. De laisser un message de paix indélébile à tous les peuples et les nations de cette région ».

Le rabbin de Buenos Aires explique ainsi sa participation au pèlerinage dans la délégation officielle du Vatican qui accompagnera le Pape en Terre Sainte.

« Je ne m’attends pas à ce que le Pape François résolve tous les problèmes entre les palestiniens et les israéliens ni tous les conflits du Moyen-Orient et du monde ». « Le vrai pouvoir du Pape- explique t’il - réside dans la crédibilité qu’il réussit à inspirer aux siens et aux autres »

« Dans une réalité mondiale qui manque de valeurs, où tout se mesure et s’analyse dans l’optique du pouvoir géopolitique et du gain matériel, François- affirme Skorka- vient changer ce paradigme existentiel en introduisant une dimension spirituelle. Pour forger une paix véritable, il est nécessaire d’obtenir un changement de comportement de la part de ceux qui sont en conflit et le Pape François peut concentrer ses efforts sur cet objectif ». Le message du voyage, selon Skorka est beaucoup plus vaste que l’évènement en soi. « Pour des raisons diverses- dit-il- le conflit israélo-palestinien fait l’objet d’une attention spéciale et est parmi ceux qui réveillent les passions les plus enflammées dans d’autres régions du monde. Sa digne et juste résolution constituerait un modèle pour tous les autres conflits qui affligent l’humanité. »








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