Le cardinal Tauran annonce l’adoption en Jordanie d’un «décalogue de la culture»
(RV) Entretien - Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontifical
pour le dialogue interreligieux est actuellement à Amman en Jordanie. Il a participé
ce mardi à une réunion sur le thème « Relever les défis du monde actuel par l’éducation
» organisée par l’Institut royal d’études interconfessionnelles, fondé et dirigé par
le prince El Hassan bin Talal, oncle du roi Abdallah II de Jordanie et le Conseil
Pontifical pour le dialogue interreligieux.
Lors de cette rencontre, les participants
ont publié « un décalogue de la coopération culturelle» basé sur des convictions communes
qui doivent être enseignées à l’école et à l’Université telles que la curiosité intellectuelle,
l’humilité, la sympathie, la raison et le pluralisme vécu non pas comme une menace
mais comme une chance.
Les Jordaniens attendent le Pape François
Ce
décalogue précise le cardinal Tauran devrait être « adopté ce mercredi ». Interrogé
par Hélène Destombes, le président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux
revient sur ce texte et évoque l’attente des jordaniens à moins de deux semaines de
la visite du pape Francois dans leur pays, dans le cadre de son voyage en Terre Sainte.
Le président
du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux a déjà participé lundi à une
autre rencontre sous l’égide de l’ambassade d’Italie en Jordanie et de l’Institut
royal d’études interconfessionnelles. Elle avait pour thème « religion et violence
». Au cours de ce séminaire, le cardinal Tauran a mis l’accent sur « le rôle important
joué par les religieux » pour promouvoir la paix et la cohésion sociale, plaidant
pour une « pédagogie de la paix ».
En revenant en particulier sur la guerre
en Syrie et exprimant sa solidarité et sa compassion pour le peuple syrien, victime,
non seulement de la violence armée, mais aussi de toutes sortes de violations des
droits fondamentaux, Mgr Tauran a souligné l’importance du rôle joué par les religions
pour exhorter les peuples à la paix, au nom de la dignité de chaque homme et de la
solidarité.
La responsabilité des leaders religieux
La violence
est encore plus perverse quand elle s’exprime au nom de Dieu a expliqué aussi le cardinal,
et face à cela, il est donc nécessaire pour les responsables religieux de clarifier
avant tout leur position : dire qu’aucune situation ne saurait justifier le terrorisme.
Le travail est ensuite de développer cette pédagogie de la paix, qui passe par la
diplomatie, la recherche de la vérité comme appartenant à toute personne, mais aussi
la découverte que dans le pluralisme n’est pas synonyme de violence mais au contraire
source d’enrichissement réciproque.
Le cardinal Tauran a enfin souligné que
si toutes les religions n’adoptaient pas la même position sur des question comme la
guerre juste, la légitime défense, ou le djihad, mais sont d’accord en général pour
affirmer que la paix est une valeur à respecter et promouvoir, et que la violence
n’est jamais la réponse adéquate aux injustices.