Santé : 800 femmes meurent chaque jour dans le monde, suite à une grossesse ou à un
accouchement
Une rencontre sur la « Surveillance des Décès Maternels » s’est tenue à Abidjan en
Côte d’Ivoire du 06 au 09 mai dernier. La rencontre a notamment réuni 8 pays d’Afrique
de l’ouest pour réfléchir sur la notification et l’analyse des décès maternels. Selon
l’Organisation de la Santé, OMS, environ 800 femmes meurent chaque jour dans le monde,
du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. En 2013, 289 000
femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La majeure partie
de ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible et la plupart auraient
pu être évités. Le docteur Nsaki Nekouressi, chargé du programme Mère-Enfant
au Bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire nous parle de la rencontre d’Abidjan sur l’analyse
des décès maternels, au micro de Jean Pierre Bodjoko :
Améliorer la
santé maternelle est l’un des huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
adoptés par la communauté internationale en 2000. Dans le cadre du cinquième objectif,
les pays se sont engagés à réduire de trois quarts la mortalité maternelle entre 1990
et 2015. Depuis 1990, les décès maternels ont reculé de 45% à l’échelle mondiale.
On
est encore loin d’atteindre le cinquième des objectifs du Millénaire pour le développement
En
Afrique subsaharienne, un certain nombre de pays ont réduit de moitié le taux de mortalité
maternelle depuis 1990. Dans d’autres régions, dont l’Asie et l’Afrique du Nord, des
progrès encore plus considérables ont été réalisés. Toutefois, entre 1990 et 2013,
le ratio mondial de mortalité maternelle (c’est-à-dire le nombre de décès maternels
pour 100 000 naissances vivantes) n’a diminué que de 2,6% par an. On est encore bien
loin de la baisse annuelle de 5,5% qui serait nécessaire pour atteindre le cinquième
des objectifs du Millénaire pour le développement.
Le niveau élevé de décès
maternels dans certaines régions du monde reflète les inégalités dans l’accès aux
services de santé et met en lumière l’écart entre les riches et les pauvres. La quasi-totalité
des décès maternels (99%) se produisent dans des pays en développement, dont plus
de la moitié en Afrique subsaharienne et près d'un tiers en Asie du Sud.
230
décès pour 100 000 naissances dans les pays en développement
Le ratio de
mortalité maternelle dans les pays en développement est de 230 pour 100 000 naissances,
contre 16 pour 100 000 dans les pays développés. On note d’importantes disparités
entre les pays, quelques-uns ont un ratio de mortalité maternelle extrêmement élevé,
qui est près de 1000 ou davantage pour 100 000 naissances vivantes. On observe également
de grandes disparités à l’intérieur d’un même pays, entre les populations à faible
revenu et à revenu élevé et entre les populations rurales et urbaines.
Le risque
de mortalité maternelle est plus élevé chez les adolescentes de moins de 15 ans. Les
complications au cours de la grossesse ou de l’accouchement sont la principale cause
de décès chez les adolescentes dans la plupart des pays en développement.