Les prêtres doivent être avant tout des serviteurs
(RV) Le Pape a reçu ce lundi matin les recteurs et élèves des collèges romains qui
accueillent des séminaristes et des prêtres du monde entier. Plus d’une heure de questions-réponses
dans la salle Paul VI du Vatican, devant une assemblée très internationale composée
de Chinois, de Libanais, de Polonais, de Mexicains ou encore de Philippins. Le Saint-Père
a notamment répondu à sept questions sur les problèmes qu’il est possible de rencontrer
la vie sacerdotale : comment tenir une homélie sans endormir ses auditeurs, comme
ne pas devenir avides, affairistes ou vaniteux.
Le Pape François a évoqué
des souvenirs personnels et s’est laissé aller à quelques traits d’esprit suscitant
l’hilarité générale. «Si vous voulez poser des questions librement ne vous gênez pas»,
avait-il lancé dès le début de la rencontre. Pour le Souverain Pontife, les commérages
sont une vraie peste pour toute communauté, surtout dans le milieu clérical où on
a tendance à tenir un langage prudent et diplomatique ; d’où l’invitation à dire toujours
les choses en face.
Savoir toujours dire les choses en face
La
vie communautaire n’est pas le paradis, a-t-il reconnu, mais elle ne doit pas devenir
non plus un purgatoire. Il faut donc corriger les mauvaises habitudes, combattre les
luttes de pouvoir ou d’idées et celles qui naissent de la jalousie. Le Pape François
a surtout fustigé les pasteurs orgueilleux, hautains et distants qui adoptent une
attitude presque princière. Le peuple pardonne aux prêtres qui ont un dérapage affectif
ou qui lèvent le coude ; il ne pardonne pas les prêtres vaniteux ou âpres au gain.
Les prêtres doivent être avant tout des serviteurs. Ils doivent savoir cultiver
l’amitié, se montrer vigilants face aux risques de dépression ou d’excès d’enthousiasme.
Et quand leur cœur est en pleine turbulence, ils doivent d’abord s’en remettre à la
Vierge et à son assistance maternelle, et seulement après, si nécessaire, consulter
un psychiatre. Autre conseil, ne jamais terminer une journée sans passer devant le
tabernacle et sans scruter son propre cœur.
Au cours de cette rencontre qui
s’est déroulée dans la salle Paul VI au Vatican, le Saint-Père a voulu aussi profiter
de la présence d’étudiants arabes et ukrainiens pour exprimer sa proximité dans la
prière avec les populations du Moyen-Orient et d’Ukraine qui vivent des moments difficiles.
L’Eglise souffre beaucoup et fait aussi l’objet de persécutions, a-t-il regretté.
Et quand il a pris congé le Pape François a été longuement applaudi.
Photo:
Le Pape François, lundi matin, dans la salle Paul VI