L’entrepreneur chrétien est appelé à confronter sans cesse l’Evangile avec la réalité
dans laquelle il travaille
Le Pape François a reçu ce samedi matin les membres de la Fondation Centesimus Annus
– Pro Pontifice et les participants à un Congrès International qui s'est tenu ces
jours-ci au Vatican dans la nouvelle salle du synode. Il s'agissait de réfléchir sur
des valeurs comme la solidarité et la fraternité, et la possibilité d'en tenir compte
dans les décisions qui concernent le monde des affaires. Le Pape a donc d'emblée remercié
son auditoire -quelques 400 personnes - d’avoir planché durant leur réunion sur ce
thème de réflexion et d’engagement intrinsèque à la doctrine sociale de l’Eglise,
qui s’est imposé fortement dans le magistère de Saint Jean-Paul II et décliné ensuite
par le Pape Benoît XVI dans l’encyclique Caritas in veritate. « Dans le système
économique actuel, a souligné le Pape François, et dans la mentalité qu’elle engendre,
la parole ‘solidarité’ dérange. La crise de ces dernières années, dont les causes
profondes sont d’ordre éthique, a fait grandir cette allergie à des termes comme solidarité,
distribution équitable des ressources, priorité au travail… La raison est à chercher
dans le fait que l’on ne réussit pas à étudier vraiment, ou on ne le veut pas, de
quelle manière ces valeurs éthiques peuvent devenir concrètement des valeurs économiques,
càd provoquer des dynamiques vertueuses dans la production, dans le travail, dans
le commerce, dans la finance elle-même. » La communauté chrétienne est essentielle Le
Pape a tenu à rappeler que l’entrepreneur chrétien est appelé à confronter sans cesse
l’Evangile avec la réalité dans laquelle il travaille, et l’Evangile lui demande de
donner la priorité à la personne humaine et au bien commun, de faire tout son possible
pour qu’existent des opportunités de travail, de travail digne. Cette tâche doit bien
évidemment pour le Pape « être menée en collaboration avec d’autres personnes qui
partagent la même base éthique et en cherchant à élargir le plus possible le réseau
». « La communauté chrétienne – la paroisse, le diocèse, les associations – est le
lieu où l’entrepreneur, mais aussi l’homme politique, le syndicaliste et toutes les
professions, trouvent la substance pour alimenter leur engagement et se confronter
avec leurs frères. » Pour le Pape, la communauté chrétienne est essentielle parce
que le lieu de travail peut devenir parfois aride, hostile, inhumain. « La crise met
à rude épreuve l’espérance des entrepreneurs, et il ne faut pas abandonner ceux qui
sont en difficulté ». Le Pape a enfin rappelé que le Concile Vatican II a insisté
sur le fait que les fidèles laïcs étaient appelés à accomplir leur mission dans tous
les milieux de la vie sociale, économique, politique. Un témoignage des plus importants
qui s’accompagne d’une pratique assidue de la prière. « L’entrepreneur lui aussi a
besoin de prier, de prier beaucoup lorsque les défis sont plus difficiles.