François à Karekin II : « l’œcuménisme du martyre, chemin d’unité »
(RV) « C’est une grâce spéciale de pouvoir se rencontrer, près de la tombe de l'Apôtre
Pierre et de partager un moment de fraternité et de prière ». C’est avec ses mots
que le Pape Francois a accueilli ce jeudi matin le Catholicos suprême de tous les
Arméniens, Karekin II qui représente l’Eglise apostolique arménienne, majoritaire
chez les chrétiens du pays. Dans son discours le Pape s’est attardé sur les liens
qui unissent l’Eglise apostolique arménienne et l’Eglise de Rome évoquant l’œcuménisme
du martyre, chemin de réconciliation.
Le compte-rendu d'Hélène Destombes
Les
fils de la nation arménienne « ont une place d’honneur » dans le martyrologue
du 20ème siècle et « le témoignage tragique » « d’un nombre incalculable
de vos fils » « ne doit pas être oublié ». Le Pape Francois a insisté
dans son discours sur les souffrances subies par les chrétiens, et en particulier
le peuple arménien, au cours de ces dernières décennies. « Des souffrances,
a-t-il précisé, qui ont aussi apporté une contribution unique et inestimable pour
la cause de l'Unité entre les disciples du Christ ». « Tout comme dans l'Eglise
antique, le sang des martyrs devint la semence de nouveaux chrétiens, aujourd’hui
le sang de beaucoup de chrétiens est devenu la semence de l'Unité ».
«
L' œcuménisme de la souffrance et du martyre, l’œcuménisme du sang, souligne le
Pape, est un puissant rappel à cheminer ensemble sur la voie de la réconciliation
entre les Eglises, avec détermination et abandon confiant en l’action de l'Esprit
».
Le devoir d'emprunter la voie du martyre
« Nous avons
aussi le devoir, d’emprunter cette voie par dette de gratitude que nous avons envers
la souffrance de tant de nos frères, une souffrance devenue salvatrice parce qu’unie
à la passion du Christ ».
Le Pape Francois a ainsi remercié Karekin II
pour son soutien effectif au dialogue œcuménique et sa présence au Vatican à différentes
occasions.
François a également évoqué les liens « consolidés » ces
dernières années entre les deux Eglises notamment grâce à la rencontre au Vatican
entre le Patriarche suprême et Benoît XVI en 2008, et au voyage de Jean-Paul II en
Arménie sept ans auparavant. « Prions les uns pour les autres a conclu le Saint-Père
« puisse l’Esprit Saint nous éclairer et nous guider vers le jour tant désiré au cours
duquel nous pourrons partager la même table eucharistique ».