(RV) Est-ce que la solidarité et la fraternité peuvent faire partie des décisions
qui concernent le monde des affaires ? C’est le thème au centre du rendez-vous annuel
international promu par la fondation Centesimus Annus-Pro Pontifice. La conférence
se tient, au sein de la cité du Vatican, depuis ce jeudi et jusqu'au 10 mai prochain,
dans la nouvelle salle du synode, au-dessus de la salle Paul VI.
Dans son discours
adressé l'année dernière aux membres de la fondation, le Pape demandait de réfléchir
sur les espaces concrets que la solidarité peut prendre dans la vie économique. «
Nous avons choisi de prendre cette réflexion comme fil conducteur de la rencontre
de cette année » explique Domingo Sugranyes Bickel, Président de la Fondation
Centisimus Annus-Pro Pontifice, en présentant l’initiative.
Evolution du
marché du travail
La réflexion, animée par les représentants de l’académie,
les entrepreneurs et les représentants du monde ecclésial provenant de divers pays,
partira d’une vision globale des tendances économiques actuelles, avec un regard particulier
sur la question de la création d’opportunités de travail. Ensuite, une série de questions
seront posées au sujet de problèmes de première importance dont : l’augmentation des
différences entre des métiers très qualifiés d’un côté et des métiers peu qualifiés
de l’autre ; la diminution de la classe moyenne, c’est-à-dire des employés et des
travailleurs traditionnels de l’industrie : le passage, après presque un siècle, de
la perception et de la mesure des inégalités fondées sur le binôme « pays en voie
de développement et pays sous-développés », à une époque où les inégalités se
mesurent à l’intérieur de chaque pays.
« Sur cette toile de fond, constituée
de faits nouveaux et inconnus, poursuit le Président de la Fondation, nous
approfondirons ce que peut signifier la solidarité ou son absence dans l’économie
et dans la vie sociale, en considérant la question en termes théoriques et pratiques
: affrontant ainsi, par exemple, des thèmes comme celui de la lutte contre l’économie
du crime ou celui de l’organisation efficace de programmes d’aide sociale. Enfin,
nous analyserons la manière dont les entrepreneurs considèrent la solidarité et la
fraternité dans leurs propres activités ».
Tout cela fera l’objet d’une
discussion dans des groupes de travail dont les résultats seront restitués en session
plénière à la fin de la convention.
Des hommes, et non des machines
«
Comme responsables des activités économiques, ajoute Sugranyes Bickel, nous
savons que dans nos organisations, il y a des hommes et des femmes et non pas des
machines ou « des entités mécaniques théoriques » comme le « homo oeconomicus
», fruit de certaines théoriques classiques, perçues comme idéologie. Nous travaillons
avec des personnes, c’est-à-dire des êtres capables de générosité et de gratuité.
Il ne suffit pas que l’entreprise soit éthiquement responsable et participative. Les
problèmes actuels dépassent le niveau macro-économique et il faut un changement de
priorité au niveau collectif. Dans ce changement-conclu le Président- la doctrine
sociale de l’Église peut apporter de nouvelles idées, libérées des liens idéologiques
et au-delà des intérêts des parties. C’est l’entreprise ambitieuse à laquelle nous
invite le Pape François et nous cherchons de suivre son pas rapide.
Au cours
de l’année 2014, d’autres rendez-vous internationaux sont au programme de la Fondation
: un séminaire à Dublin sur la réforme financière et le bien commun et une rencontre
à New York dédié aux questions urgentes de la pauvreté et de la responsabilité de
protéger les populations les plus pauvres. A ce sujet, la Fondation entend réaliser
un document contenant les conclusions et une série de recommandations à présenter
au Saint-Père et à diffuser auprès des universités, des organisations économiques
et des centres d’études.